Algérie

Inquiétude sur la tenue des élections générales


À quelques mois de la tenue des élections générales en Libye (présidentielle, législatives et locales), prévues pour septembre, la dégradation de la situation sécuritaire inquiète au plus haut point l'ONU et les pays voisins qui appellent les parties libyennes à préserver le processus politique et à sa "nécessaire préservation". Réunis lundi après-midi à Alger, dans le cadre des rencontres tripartites régulières de leurs chefs de la diplomatie (Abdelkader Messahel, Khémis Jhenaoui, Sameh Chokri), l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte n'ont pas caché leur crainte face aux violences en cours à Derna, dans le Nord-Est, où les affrontements opposant l'armée nationale libyenne aux terroristes font rage, sans oublier les violences tribales impliquant des mercenaires tchadiens et soudanais dans le sud-est et sud-ouest du pays. "Tout retard dans la résolution de la crise ouvrira la voie à davantage d'escalade de violence, de terrorisme et de conflits", ont affirmé les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays dans leur communiqué final, dans lequel ils ont également appelé les parties libyennes en conflit à davantage de concessions pour mettre l'intérêt national au-dessus de toute autre considération et à réaliser le consensus national pour dépasser l'étape de transition. Même son de cloche chez l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU en Libye, le diplomate libanais Ghassane Salamé, qui a appelé à son tour les Libyens à préserver l'accord de paix onusien, conclu à Skhirat (Maroc) le 17 décembre 2015. Cet accord demeure, en effet, le seul cadre valable pour sortir de l'impasse politique et sécuritaire, même si le Parlement élu et exilé à Tobrouk refuse de l'approuver, privant ainsi le Conseil présidentiel et le Gouvernement d'union nationale de Fayez al-Serraj de la légitimité dont il a besoin. "Il est essentiel que le processus politique avance", a-t-il dit lors d'une liaison vidéo avec les 15 membres du Conseil, sans donner d'indications sur un calendrier électoral. "Alors que les élections devraient se tenir au plus tôt, les conditions adéquates sont nécessaires, avec un nouveau cycle d'inscriptions électorales, un engagement à l'avance à respecter les résultats et des arrangements financiers et en matière de sécurité", a-t-il précisé. Depuis la chute de l'ancien régime de Tripoli et la mort de l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi en octobre 2011, après l'intervention de l'Otan, la Libye s'est engouffrée dans une spirale de violence armée, forçant des milliers de civils à quitter leurs maisons, voire leur pays. Le coût économique de cette instabilité se chiffre en dizaines de milliards de dollars. Les ingérences étrangères ont aussi aggravé la crise libyenne, via leur soutien politique et financier aux parties en conflit, alimentant ainsi les divisions entre l'Est, l'Ouest et le Sud libyens.Lyès Menacer
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