Algérie

Inquiétude(s)



Inquiétude(s)
Pour sa sortie à Mostaganem, marquant sa rentrée, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a fait part de son inquiétude face à la baisse du prix du baril de pétrole constatée depuis juin dernier. Une crainte largement partagée au sein de l'Exécutif, d'autant qu'elle se traduit, selon le ministre, par un manque à gagner de l'ordre de 13% des recettes des hydrocarbures depuis le début de l'été. Une situation que bon nombre d'experts et d'observateurs n'ont pas manqué de relever depuis plusieurs semaines déjà. Alors pourquoi cette sortie maintenant, en pleine rentrée sociale, à la veille d'une réunion entre le gouvernement et les partenaires sociaux ' Ceux qui connaissent le tempérament de l'homme s'interrogent très certainement beaucoup plus que les autres, surtout quand il laisse entendre que son département ministériel suit de très près l'évolution de cette situation, apparemment, incompréhensible.En effet, pour beaucoup de personnes très au fait des réalités d'un marché pétrolier connu pour sa volatilité, ce recul des prix constaté depuis le début de l'été est dû globalement au fait qu'il n'y a pas assez de croissance économique au niveau mondial et trop d'or noir sur le marché. Une baisse des recettes hydrocarbures a certes de quoi inquiéter les dirigeants d'un pays comme l'Algérie qui importe presque la totalité de ses besoins alimentaires et en équipements. Et à ce niveau, c'est sans doute le plus préoccupant, la tendance est loin de ralentir.Bien au contraire, cette année encore, l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) vient d'annoncer qu'il va recourir à l'importation de 400 000 tonnes de blé pour faire face à la chute de la production nationale de près de la moitié. Et rien n'indique qu'on en restera là. Plus inquiétant : le fait que la production nationale dans tous les domaines stagne au mieux, quand elle ne recule pas sous l'effet de facteurs externes, comme la sécheresse par exemple.Le «drame» est sans aucun doute qu'après plusieurs décennies de développement raté, on soit encore obligé de «manger notre pétrole», pour employer cette métaphore très en vogue dans les années 1970, qui illustre cette dépendance presque totale de l'extérieur pour la satisfaction des besoins alimentaires des Algériens. Toutes ces questions vitales pour l'avenir mériteraient peut-être plus qu'une tripartite, d'autant qu'elles concernent non seulement la population actuelle, mais aussi les générations futures.




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