Algérie

"Inoubliable 2 mai 1991..."



Une équipe à la recherche de son lustre d'antan
Les vétérans de l'USMBA se souviennent, comme si c'était hier, du match de demi-finale de coupe d'Algérie de 1991, à l'issue duquel ils avaient validé leur billet pour la dernière manche, en battant à Tiaret le voisin et rival, le MC Oran.
C'est le grand jour qui approche pour les gars de Sidi Bel-Abbès, leur équipe jouera, demain, la grande finale de coupe d'Algérie, face à la JSK au stade du 5-Juillet. Les rues, ruelles et quartiers du «Petit Paris» se sont parés des couleurs du club. Sorecor, Faubourg Thierry, El-Graba, place du 1er-Novembre (ex-place Carnot) sont vertes, comme le printemps verdoyant tous les champs, faisant le bonheur du monde champêtre et bucolique. La fête a commencé avant l'heure, où les supporters du club phare de la Mekerra se préparent et croisent les doigts pour voir Zouari et consorts soulever le trône pour la deuxième fois de leur histoire. A Sidi Yacine ou encore à Sidi El-Djilali, l'on ne jure que par la fête. Qui dit mieux, d'autant que les habitants sont connus pour leur goût festif. C'est donc les décors aux couleurs chatoyantes qu'offre aujourd'hui la ville....de Sidi Bel Abbès.
«Les supporters ont, avant de rallier Alger, mis les murs et les immeubles de Sidi Bel-Abbès au vert», dira le journaliste Kacem Bousmaha. Les transporteurs feront, sans l'ombre d'un doute, bon marché en réquisitionnant leurs bus, au moment où d'autres ont mis leurs autocars à la disposition des férus du sport-roi, le fooball.
Sur les traces du défunt Djilali Abdi
«Des bénévoles assurent gratuitement le transport des supporters», apprend-on de la part de l'un de ces inconditionnels de l'USMBA. Là est l'ambiance générale qui marque la ville des «Khayi» (mon frère). Les poulains de Cherif El-Ouezzani se préparent sereinement pour la finale de ce mardi, en ayant élu leur quartier général au niveau de l'Ecole supérieure d'hôtellerie et de restauration de Aïn Benian. Ils sont d'ores et déjà dans un mini-stage, munis d'une volonté de fer pour arracher la deuxième étoile contre le même club qu'ils ont battus 27 ans auparavant.
Les joueurs ne sont pas chauffés à blanc, puisqu'ils se présenteront avec un moral en acier après avoir assuré leur maintien en Ligue 1, et celle belle victoire arrachée avec une équipe «bis» face au MCA (2-1), vendredi dernier au stade de Bologhine. C'est tout comme en 1991, après qu'El Khadra s'est frayé le chemin vers la finale de la coupe par la grande porte en éliminant aux premières phases El-Bayadh et la Jeunesse d'El-Affroun. Ceci avant de faire face aux ténors du championnat dans les tours suivant, tels que l'USM Alger et le MC Oran. Si les «Scorpions» gardent les pieds sur terre, le mérite revient, en premier lieu, au coach Si Tahar Chérif El-Ouezzani. Outre son travail technique, l'ancien capitaine de la sélection algérienne est connu pour le travail psychologique et sa communication avec ses protégés.
Ces derniers sont loin d'être affectés par cette fièvre arrogante ou par le fait d'être finalistes. Le petit pas est calculé. Pour CEO, aucun relâchement n'est permis et les joueurs ne doivent surtout pas se laisser gagner par l'effet de l'euphorie. Il reste encore une marche à franchir avant de laisser place à la grande fête. Auparavant, les joueurs ont été mis hors des nuisances et des pressions populaires, tout comme l'avait été le groupe géré, en 1991, par le défunt Abdi Djilali
Tlemçani raconte ses beaux jours
Les joueurs ayant offert à l'USMBA son seul titre, en 1991, se rappellent de ces moment qui resteront, à jamais, gravés dans leurs mémoires. Ils ne sont pas près d'oublier de sitôt la finale remportée, haut la main, face à la meilleure équipe de l'époque, la JS Kabylie.
L'un des artisans de cette consécration, un certain Abdelkader Tlemçani. Pur produit du RCG Oran, il avait fait les beaux jours du club de Djedida (ASMO) puis le MCO avant de peaufiner sa carrière à l'USMBA, club dans lequel il a joué six longues années. Il se souviendra éternellement de la finale dans laquelle il a été l'acteur principal, étant l'auteur du premier but. «Etait-il beau mon but que j'ai marqué lors de cette finale'», s'est-il interrogé en accordant un entretien à L'Expression. «Nous avons joué le match le plus long de notre carrière étant donné que la JSK était l'équipe à battre à cette époque.
Cette équipe était dans ses plus beaux jours après avoir raflé auparavant la coupe d'Afrique des clubs champions et le champion d'Algérie, une saison auparavant», a-t-il dit. Et d'ajouter: «Mais nous nous étions préparés pour ce rendez-vous d'une manière simple et très normale, sans pression sachant tout de même que la tâche n'allait pas nous être facile le jour J». Notre interlocuteur garde en mémoire l'état d'esprit ayant marqué toute la période pré-finale.
«Le défunt Abdi Djilali a su nous mettre à l'abri de la pression populaire, quoique les supporters d'antan étaient courtois», se rappelle-t-il, tout en espérant voir Chérif El-Ouezzani suivre le pas de Abdi Djilali.
Tarek Louahla, l'autre attraction
Outre Abdelkader Tlemçani, l'autre joueur qui a laissé son empreinte lors de cette finale, n'est autre que le très douté Tarek Louahla. A l'époque, il avait 34 ans, et a réussi à inscrire le second but des siens. Très modeste, comme à son habitude, il s'est livré à l'Expression, pour se rappeler ses moments de gloire.
«La pression s'est dissipée dès que nous avons fourré nos pieds sur la pelouse du stade du 5-Juillet», se rappelle-t-il. «Cette finale paraissait, pour moi et mes équipiers, comme une simple rencontre, malgré cette grosse détermination qui nous animait pour l'emporter», a-t-il ajouté.
Ne s'aventurant pas dans le jeu des pronostics, Louahla dira que «cette coupe sourira, comme à l'accoutumée, à l'équipe qui sera la mieux préparée sur tous les plans; physique, tactique et psychologique», tout en espérant que cette équipe sera... l'USMBA.
Pour Bouhenni, l'esprit de fraternité doit primer
Bouhenni, qui, lui aussi, avait pris part à cette finale un certain 2 mai 1991, enchaîne calmement pour dire que «dans le foot, seul l'esprit sportif gagne». «Avant le coup d'envoi de la finale de 1991, un esprit de fraternité régnait entre nous et les joueurs de la JSK. A la fin, ces derniers sont venus nous féliciter. C'est ce qu'on aimerait voir ce mardi aussi», nous a-t-il dit, en rendant un vibrant hommage aux défunts présidents des clubs de la JSK et de l'USMBA, respectivement Boussâd Benkaci et Djilali Bensenada, mais également à tous les joueurs ayant animé cette finale, pour lesquels, seul l'esprit sportif et le fair-play étaient de mise.
Berrahma, le plus jeune capitaine
Berrahma, le plus jeune des protégés du défunt Abdi Djilali, n'est pas près d'oublier de sitôt le fait qu'il soit désigné comme capitaine d'équipe pour la rencontre finale.
«D'habitude, c'est Louahla qui portait le brassard du capitanat, au vu de sa longue expérience et son âge. Lors de cette ultime rencontre, feu Abdi Djilali m'a désigné alors que je n'avais que 20 ans, et surtout sans expérience», dira t-il. «J'ai voulu remettre ce titre à son propriétaire, la veille du match, mais Louahla s'est opposé me rassurant calmement que je pouvais accomplir cette mission», se remémore-t-il, estimant qu'il n'est pas près de faire passer inaperçues les belles anecdotes et les belles histoires dans lesquelles il a été acteur principal.
L'une de ces anecdotes, s'est passée lors de la mise au vert de son équipe, à l'hôtel Mouflon d'Or d'Alger. «Voulant alimenter mon walkman en électricité, j'ai plongé tout l'hôtel dans le noir en provoquant un court circuit et une coupure générale d'électricité», se souvient-il encore.


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