Algérie

Inondations : la vie reprend tout doucement ses droits à El Tarf



EL TARF - La vie reprend ses droits, peu à peu, dans la wilaya d'El Tarf, frappée mercredi dernier par de graves inondations au moment même où elle se remettait péniblement d'une semaine de neige et de froid glacial qui avaient mis à mal les populations et isolé plusieurs hameaux.Alors même que le spectacle de vastes étendues envahies par les eaux, d'où émergent quelquefois, comme des îlots, de petites maisonnettes, continue de frapper les esprits, une grande partie des habitants de cette région de l'extrême est du pays tente d'oublier le cauchemar vécu et vaque de nouveau à ses occupations quotidiennes.
Il est impossible, aujourd'hui, en voyant cette wilaya sortir progressivement la "tête de l'eau", de ne pas songer à cette irrésistible volonté d'apporter de l'aide et à cet extraordinaire élan de solidarité manifesté en direction des familles sinistrées et des dizaines de citoyens encerclés par les eaux, dès qu'il a été pris conscience de l'ampleur du désastre.
De simples citoyens n'ont pas hésité à braver les flots tumultueux pour tendre la main à des personnes accrochées désespérément à des monticules, tandis que les éléments de la Protection civile ont mis en œuvre tous leurs moyens et ceux de leurs collègues venus en renfort d'autres wilayas pour évacuer des familles ou sauver d'une mort certaine des automobilistes pris au piège, ont constaté des journalistes de l'APS.
De leur côté, les éléments de la Gendarmerie nationale et de l'ANP ont mobilisé des moyens colossaux, dont des embarcations rapides des Garde-côtes et des hélicoptères, participant activement, pour venir en aide aux citoyens en difficulté.
Abdelbaki B, quinquagénaire, père de famille résidant non loin du petit village d'El Kous, dans la commune d'El-Chatt, ne doit aujourd'hui son salut et celui des membres de sa famille, juchés toute la nuit sur le toit de leur maisonnette, qu'à l'apparition d'un "Zodiac" de la Protection civile.
"Je me rappellerai à jamais de cette nuit, ou nous avions frôlé une mort certaine. Mais je ne pourrais non plus oublier le courage des pompiers qui nous portèrent sur leurs dos pour nous évacuer", a-t-il confié reconnaissant.
Mohamed H., jeune gardien d'un verger agrumicole à Mestoura, dans la commune de Drean, encerclé par les eaux de longues heures durant, tient aussi à exprimer sa gratitude aux trois gendarmes qui se sont jetés dans les flots en furie pour le rejoindre et le réconforter avant l'arrivée des secours.
Abdelkrim, un des 14 passagers bloqués dans un bus dans la commune de Asfour, a indiqué de son côté à l'APS qu'il se sentira "toujours redevable" envers les soldats de la 5ème Région militaire qui le sauvèrent, lui et ses compagnons d'infortune, d'une mort certaine.
Pour Youcef B. un jeune étudiant de 20 ans résidant à Ben M'hidi, une des régions sévèrement touchées par les inondations, cette calamité qui a endeuillé trois familles et causé d'innombrables dégâts, "a aussi démontré que dans l'épreuve, l'Algérien n'abandonne jamais un compatriote en difficulté".
"J'ai bien entendu les paroles du ministre de l'Intérieur (Daho Ould Kablia, ndlr) lorsqu'il disait que la réparation des dommages causés à notre wilaya ne sera jamais au-dessus des moyens de l'Etat, cela me donne la certitude que notre wilaya saura panser ses blessures et reverdira bientôt", a dit plein d'espoir, cet étudiant en droit.


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