La bravoure d?un secouriste
II est secouriste de formation et il a vécu la situation dramatique qui s?est produite avant-hier sous le pont reliant Boumerdès à Corso. II était 16h 30, ce vendredi. Le bus (un V8) transportant 50 à 60 passagers, dont notre secouriste, arrive sous le pont alors que oued Corso, quittant son lit, prend la route Alger-Boumerdès en écharpe. Devant le bus, un véhicule avec 3 passagers à bord est coincé par les eaux qui avancent à vive allure. Pour échapper à la furie du courant, les passagers du véhicule montent sur le toit. Ceux du bus paniquent aussi. Quelques-uns, dont notre secouriste, appellent les secours à l?aide de leurs portables. Les éléments de la Protection civile arrivent (25 à 30 mn plus tard, selon le secouriste). Mais la solidarité entre citoyens s?est déjà exprimée. Elle a consisté à jeter des cordes en nylon aux « sinistrés » du véhicule léger, d?abord, et aux femmes du bus, ensuite, pour les remonter sur le pont. II était temps, car juste après, les eaux tumultueuses renversaient la voiture et l?entraînaient 200 m plus loin. Alors que le sauvetage du bus s?organisait à l?aide d?une échelle coincée en bas devant la porte arrière du bus et en haut du pont, le chauffeur, affolé, se jette à l?eau. Les éléments de la Protection civile lui jettent alors une bouée et des cordes et le remontent sur le pont. Notre secouriste, qui organisait en bas le sauvetage (heureusement il n?y avait pas d?enfants se réjouit-il), laisse penser aux affres vécues par les occupants du bus obligés d?attendre leur tour pendant que le niveau des eaux montait. A l?intérieur du bus, il a atteint les sièges tandis que dehors, du côté de la station service inondée, les appareils étaient immergés. Enfin, tous les occupants du bus sont sortis indemnes de cette situation dramatique. Le bus, assure notre secouriste qui est de Aïn Bessem, et qui s?est présenté hier à notre bureau pour témoigner et en même temps déplorer « l?insuffisance des moyens de secours », n?a pu être récupéré qu?au milieu de la nuit. « Imaginez le supplice des 6 ou 7 premières personnes évacuées avec des cordes en nylon qui leur sciaient les membres et la taille et de ceux, qui, sujets au vertige, s?élançaient à 10 ou 15 m de haut sur une échelle de fortune. »
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Posté Le : 04/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali D.
Source : www.elwatan.com