Inondations à Béjaïa et Ténès

Plusieurs quartiers de la ville de Béjaïa ont été inondés hier suite aux chutes de pluies, pourtant, «loin d'être exceptionnelles», selon les services météo de l'aéroport Abane Ramdane. La circulation automobile a également été paralysée à la suite de ces précipitations accompagnées de violents orages. La situation a été jugée si préoccupante qu'elle a contraint la Sûreté de wilaya et la direction des Travaux publics à lancer un message d'alerte aux habitants pour éviter tout déplacement. Selon les services de la météo de l'aéroport «Abane Ramdane», quelque 14 mm de pluie ont été recueillis entre 7 heures et 10 heures du matin, alors que la wilaya fait état d'un niveau de pluie qui a dépassé les 64 mm en deux heures. L'obstruction des regards et autres avaloirs ainsi que des canaux d'évacuation des eaux seraient, selon des sources concordantes, à l'origine de la détérioration de la situation en accélérant l'inondation de plusieurs quartiers de la ville. Le fait que la ville soit construite en amphithéâtre, a favorisé l'écoulement des eaux de la partie haute vers la ville basse, entraînant dans leur sillage des coulées de boue et de détritus divers, bouchant fatalement les avaloirs et les différents réseaux d'évacuation débouchant sur la mer, explique-t-on à la wilaya. Selon la police, citée par l'APS, le niveau de l'eau a atteint, par endroits, comme à la cité Tobbal, 1m 20 de hauteur. D'autres quartiers, comme ceux situés dans le périmètre de l'université et du complexe sportif de l'unité maghrébine, ont été envahis par de véritables torrents, rendant impraticables les déplacements et toute circulation automobile. Cette situation a amené la Sûreté de wilaya et la direction des Travaux publics à lancer un message d'alerte à travers les ondes de la radio locale «Soummam», appelant les habitants à réduire leurs déplacements afin de permettre aux secours d'intervenir. Un appel au soutien des équipes d'intervention a été également lancé par la direction des Travaux publics, dont les équipes tentaient, hier après-midi, de dégager les principales voies avec de gros moyens. La ville basse a été submergée par les eaux de pluie, mais aucune victime n'a été enregistrée, selon un bilan provisoire de la Protection civile. Des équipes d'intervention composées de sapeurs-pompiers, d'agents communaux et d'entreprises publiques travaillaient d'arrache-pied en vue de normaliser la circulation sur les grandes voies, paralysée dans la matinée, et parer au plus urgent avant le retour annoncé d'une nouvelle vague de précipitations. Les services de sécurité (police, gendarmerie) ainsi que de nombreuses associations de quartiers étaient également à pied d'oeuvre. Beaucoup de maisons ont souffert de ces pluies torrentielles, notamment au niveau du plateau d'Amimoun où l'eau a pénétré dans 13 foyers. La Protection civile a également constaté l'effondrement de plusieurs murs d'enceinte et de soutènement. A Ténès dans la wilaya de Chlef, plusieurs habitations et établissements scolaires de la cité des «Frères Koubili», située à l'est de la ville ont également été inondés à la suite des crues de l'Oued «Tiffiles», provoquées par les fortes pluies enregistrées dans la région au cours des dernières 24 heures. Les habitants du quartier de «la cave» se sont réveillés tôt pour évacuer leurs maisons qui étaient sur le point d'être inondées, ayant toujours en mémoire les inondations de 2001, qui ont, pour rappel, fait plusieurs victimes et causé d'importants dégâts aux habitations et autres équipements publics situés en aval de l'oued. En moins de deux heures de précipitations, l'Oued Tiffiles, qui surplombe le quartier, était en crue, charriant dans son cours troncs d'arbres et blocs de pierres obstruant ainsi les canalisations réalisées récemment. En deux heures, 20 mm de pluie ont été enregistrés. La Protection civile, qui ne déplore aucune victime, fait état toutefois de l'infiltration des eaux dans plusieurs habitations de ladite cité ainsi que dans deux établissements scolaires et une station d'essence situés en aval de l'oued. Plusieurs de ses équipes, aidées par des travailleurs de la commune de Ténès, étaient hier à pied d'oeuvre pour rétablir la situation et faire face à toute éventualité, signale-t-on d'autre part. A Tiaret, le corps de l'un des deux disparus lors des inondations qui ont frappé la wilaya le 18 octobre dernier a finalement été retrouvé après des recherches interrompues depuis plus de dix jours. En effet, une brigade cynophile dépêchée d'Alger en collaboration avec des éléments de la Gendarmerie nationale a pu retrouver le corps du jeune homme à plus de cent kilomètres de Oued El-Abed où il avait été emporté avec sa voiture. Le corps du jeune ressortissant syrien a été repêché sans vie au niveau de Oued Saâda, dans la commune de Sidi M'hamed Benaouda, dans la wilaya de Relizane. La victime, A. Mustapha (28 ans) qui habitait la ville de Sougueur avait été prise au piège des crues de Oued El-Abed avant que les sapeurs-pompiers ne retrouvent son véhicule mais pas son conducteur. Le corps du ressortissant syrien a été déposé au niveau de la morgue de l'hôpital de Relizane tandis que les recherches se poursuivent toujours pour retrouver le deuxième homme, un berger de 45 ans, disparu dans les mêmes circonstances avec son troupeau le 18 octobre dernier.