Algérie

Initiative pour la restitution des crânes de résistants algériens



Initiative pour la restitution des crânes de résistants algériens
Les crânes et d'autres membres du corps de résistants algériens décapités par l'armée française durant l'occupation pourraient être restitués bientôt à l'Algérie après avoir été exposés plus d'un siècle au musée d'histoire naturelle en France. Lors d'une conférence organisée hier au forum d'El Moudjahid, la juriste Fatma Benbraham explique que les crânes de ces résistants algériens comme Cherif Boubaghla, Cheïkh Bouziane, Moussa Ederkaoui, Si Mokhtar Ben Kaddour Ettitraoui et Aïssa El-Hamadi devraient être restitués après leur déclassement. La juriste, qui s'engage à entamer un combat juridique avec la partie française pour la restitution de ces restes, compte utiliser les lois sur la bioéthique qui impose le respect des restes mortuaires et la loi 654 du 29 juillet 1994 sur le respect du corps humain. « Le corps humain n'est pas un objet d'art. Le directeur du musée d'histoire naturelle en France a lui-même déclaré que les crânes et autres membres de corps ont été déclassés et conservés dans un grenier pour qu'ils ne soient pas exploités dans le cadre scientifique », a fait savoir Fatma Benbraham, qui lance un appel à toutes les familles de ces résistants pour la constituer officiellement avocate et ce pour faire aboutir la démarche.« La loi française exige que les restes des corps soient réclamés par leur famille ou par le gouvernement de l'Etat concerné pour qu'ils soient restitués », fait remarquer l'avocate.Elle explique que la France a accepté de restituer, le 23 janvier 2012, une vingtaine de têtes de corps des Maoris après que le musée néo-zélandais a fait une requête pour leur restitution. Mme Benbraham évoque un autre exemple, celui de la restitution à l'Afrique du Sud des restes de Saartjie Baartman, alias la « Vénus hottentote ». « La loi française précise que tout reste humain qui a plus de 200 ans en France devient un patrimoine national. D'où la nécessité d'agir vite », préconise l'avocate Benbraham qui compte faire le voyage en France le 13 juillet pour déposer une requête en ce sens auprès du musée d'histoire naturelle. Les restes sont ceux de 39 corps dont une femme nommée la « sorcière blidéenne » et une petite fille. Zohra Drif Bitat, ex-sénatrice, a expliqué que le gouvernement français s'est dit prêt à restituer ces restes si le gouvernement algérien en fait officiellement la demande. Le parlementaire Khalaf a, pour sa part, estimé que le ministre des Moudjahidine a un délai d'un mois pour répondre à la question écrite qui lui a été adressée jeudi dernier sur ce sujet.


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