Algérie

Initiative de paix


Initiative de paix
Paris se démène dans une activité [vaine] pour faire entendre sa voix de plus en plus ténue dans le concert des «décideurs» de par le monde. Mais, est-il possible d'évoquer sérieusement le dossier israélo-palestinien et le processus de paix quand un seul pays, Israël, en décide les normes et le tempo' Depuis trois décennies, ce dossier emblématique de la diplomatie mondiale, fait du surplace sans espoir de voir le début d'une vraie solution. Il est patent, que le processus israélo-palestinien ne soit pas sorti du tunnel et ce n'est certes pas l'initiative française [prévue pour demain] aussi positive soit-elle qui va en changer la donne. La froideur de l'accueil par Israël et les Etats-Unis [principaux acteurs du dossier] en dit long sur un domaine qu'ils se sont réservé. De fait, en rejetant sans ambages le projet de Paris de redynamiser un processus de paix moribond, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reste logique avec lui-même et la stratégie de l'Etat hébreu de n'accepter aucune interférence autre que celle de son allié états-unien, médiateur du conflit et protecteur attitré. Le seul fait concret à relever dans l'initiative française est que l'Etat hébreu continue de refuser son «internationalisation» par l'appoint d'autres parties à même de débloquer la donne. De fait, Israël ne veut pas d'autres avis sur un sujet qu'il veut garder sous son contrôle avec les seuls Etats-Unis comme interlocuteur. Dit autrement, Israël reste attaché au statu quo qui lui permet de poursuivre la reconfiguration de la géographie des territoires palestiniens occupés, et l'accélération de la judaïsation, rendant complexe tout retour en arrière. Le danger est donc celui de donner du temps à Israël, qui rendrait caduque l'édification d'un Etat palestinien fiable et viable. Si Israël est parvenu jusqu'ici à imposer son tempo au processus de paix (les négociations directes avec les Palestiniens, n'ont abouti en 23 ans à rien de concret, aucun des points en discussion n'a trouvé de solution) c'est dû à la faiblesse des Nations unies d'abord, exclues des pourparlers; de la communauté des Nations, ensuite, qui n'a aucun moyen de peser sur un processus israélo-palestinien mené à sa guise par le duo Israël-Etats-Unis. Dès lors, le projet de la France était mort-né, affaibli, en sus, par la position rédhibitoire de Paris, selon les dirigeants israéliens, qui eut le cran de voter un texte sur le patrimoine de Jérusalem-Est à l'Unesco. Pour Israël, la France en exerçant son droit souverain - rejoignant plus de 150 pays - s'est exclue du processus de paix israélo-palestinien. Selon Netanyahu, la France n'a pas été «impartiale» [c'est ce qu'il a dit au Premier ministre français, Manuel Valls, venu défendre à Tel-Aviv l'initiative française] à l'Unesco. Netanyahu qui se gausse de la France ne voit en revanche aucune partialité dans le fait que le médiateur états-unien, privilégie Israël «qu'il ait tort ou raison» [dixit les porte-paroles du département d'Etat et de la Maison-Blanche]. Ainsi, selon Israël, les pays qui tentent de prendre une position juste et équilibrée sur ce dossier - ou qui reconnaissent quelques mérites aux Palestiniens - sont suspects, à la limite de l'antisémitisme. Israël estime en revanche rationnel et correct de poursuivre les constructions de logements dans les territoires palestiniens occupés, tout en demandant aux Palestiniens de revenir aux négociations directes. De 1993 à 2014 (les négociations sont dans l'impasse depuis juin 2014) le processus de paix - sous l'égide du parrain états-unien-, n'a pas avancé d'un iota et a toujours été «repris» au «point zéro». Une sorte de supplice de Tantale, les pourparlers n'atteignant jamais le point d'envol reprenant, chaque fois, au tout début...quand les parties se mettent face à face. L'échec était ainsi programmé. C'est ce que Netanyahu appelle des «négociations directes». Il veut s'asseoir face à Mahmoud Abbas à Paris dit-il aux dirigeants français. Pour lui [se] dire quoi' De fait, l'initiative française avait peu de chance de réussir du fait même des rapports de force au niveau mondial qui ne bénéficient ni à la France et encore moins aux Palestiniens; ou à des Arabes déconnectés, hors-jeu et complètement disparus [des radars de la diplomatie internationale]. En fait, Israël, et les Etats-Unis - ces derniers n'ont toujours pas dit s'ils seront à Paris demain - ne sont pas intéressés par la réunion de Paris à laquelle prendront part une vingtaine de pays. Alors que Netanyahu traitait la France de tous les noms, son chef de la diplomatie (Jean-Marc Ayrault) et son Premier ministre (Manuel Valls) se faisaient tous petits se confondant en excuses et regrets (à propos de l'Unesco). Valls en rajouta même une couche en affirmant que la «reconnaissance» de la Palestine [par Paris] «n'est pas automatique». On s'en doutait un peu. Mais, en attendant, Israël a célébré en ce mois de mai le 68e anniversaire de l'Etat, au moment où les Palestiniens, sous occupation, attendent toujours le leur.
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