Algérie

Inhumation des musulmans



Carrés confessionnels dans les cimetières municipaux A propos de ces regroupements confessionnels de sépultures, la ministre indique que « les associations culturelles sont de plus en plus nombreuses à faire part du dilemme auquel sont confrontées les familles qui ont à choisir entre le renvoi du corps dans le pays d?origine, considéré comme trop onéreux par certaines d?entre elles, et l?inhumation du défunt en France, sachant que les règles propres à son culte (orientation des tombes, durée illimitée des sépultures, etc.) peuvent ne pas être satisfaites. Si le principe de laïcité des lieux publics, en particulier des cimetières, doit être clairement affirmé, il apparaît souhaitable par souci d?intégration des familles issues de l?immigration, de favoriser l?inhumation de leurs proches sur le territoire français. » S?appuyant sur la jurisprudence en la matière, la ministre indique ainsi que « le maire a en effet la possibilité de déterminer l?emplacement affecté à chaque tombe, et donc de rassembler les sépultures de personnes de même confession, sous réserve que les principes de neutralité des parties publiques du cimetière et de liberté de choix de sépulture de la famille soient respectés. » Michèle Alliot-Marie, rappelant les pouvoirs de police du maire, ajoute que l?objectif est de « répondre favorablement aux familles souhaitant que leurs défunts reposent auprès de coreligionnaires. » Prenant acte, la ministre d?ajouter : « le développement d?espaces confessionnels me paraît être la solution à privilégier pour résoudre les difficultés qui me sont le plus souvent signalées » et demande aussi aux préfets, « d?encourager les maires à favoriser, en fonction des demandes », l?existence de ces espaces. Le maire ayant les prérogatives en la matière (sans délibération du Conseil, par simple arrêté), la ministre précise que « le maire a toute latitude pour (en) apprécier l?opportunité. » La circulaire rappelle la loi en matière de mise en terre : « l?inhumation directement en pleine terre et sans cercueil ne peut être acceptée ». Des espaces notoirement insuffisants Au même moment, à Lyon, dans le département du Rhône, le Conseil régional du culte musulman (CRCM) vient de publier une étude au terme de laquelle il demande aux maires d?aménager plus de « carrés » dans les cimetières, faisant le point sur les carrés musulmans existants, pointant du doigt le déficit important de places : environ 300 disponibles, pour une estimation de 300 000 personnes de confession musulmane installées dans le département (et avançant le chiffre de 600 espaces nécessaires dans tout le pays). « C?est notoirement insuffisant alors que les demandes augmentent », affirme Azzedine Gacci, président du CRCM. Le dernier « carré » à avoir été ouvert est celui de Vaulx-en-Velin. Il s?ajoute à ceux de Lyon 7e, Villeurbanne, Meyzieu, Gleizé et Givors ainsi qu?aux espaces dédiés dans les cimetières intercommunautaires de Bron et Rillieux-la-Pape, où peuvent être enterrés tous les résidents du Grand Lyon. L?inhumation dans des espaces confessionnels réservés, est une solution qui « doit être encouragée parce qu?elle est la plus simple », insiste encore Azzedine Gacci, qui a prévu d?envoyer un courrier aux maires pour les inciter à « faire des efforts supplémentaires ». Azzedine Gacci a également déclaré : « Nous estimons qu?une commune dans laquelle il existe une mosquée devrait être dotée d?un carré musulman. » On estime aujourd?hui que 80% des musulmans décédés en France sont rapatriés dans leur pays d?origine. D?un point de vue strictement religieux, rien ne s?oppose pourtant à un enterrement en France. D?ailleurs, le transfert des dépouilles mortelles d?un endroit à un autre est déconseillé car la tradition musulmane veut que le défunt soit enterré sur les lieux-mêmes de sa mort. C?est pourquoi la majorité des oulema (savants musulmans) se sont prononcés en faveur des enterrements dans le pays d?accueil, dans des cimetières, ou à défaut, dans des carrés musulmans, explique un document du CRCM. Pour les musulmans de France, ce n?est pas tant l?inhumation dans les carrés musulmans qui pose problème, mais la peur de la crémation. En effet, après un certain nombre d?années, les restes présents dans les concessions (ossements) peuvent être exhumés et brûlés, ce qui est totalement interdit en Islam. C?est pour répondre à cette question que la circulaire ministérielle précise que « les communes dotées d?un espace confessionnel dans leur cimetière devront être invitées à créer, autant que faire se peut, un ossuaire réservé aux restes des défunts de même confession ».


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