Le journal InfoSoir ne sera plus dans les kiosques à partir d'aujourd'hui. L'information a été annoncée par son fondateur, Hacène Ouandjeli, dans la dernière édition de ce quotidien parue jeudi dernier. Ce journal qui cumule une quinzaine d'années d'existence a cessé son activité en raison des difficultés financières causées par la chute des recettes publicitaires."Les premiers temps, en moyenne, InfoSoir a eu une page jusqu'à une page et demie de publicité de la part de l'Anep. Mais voilà qu'au fil des jours, des semaines, des mois et des années, le quota accordé à InfoSoir s'est rétréci comme une peau de chagrin, avec de nombreuses, de très nombreuses journées sans pub. Comme si un quotidien pouvait éviter l'asphyxie avec un quart ou une demi-page par jour", explique Hacène Ouandjeli dans son éditorial d'adieu. La gestion de la publicité des entreprises publiques est légalement le monopole de l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep).
Depuis plus de deux ans, cette structure boycotte des journaux qui ne sont pas dans les bonnes grâces du pouvoir.
Il y a quelques mois, des pressions ont même été exercées sur les annonceurs privés pour les amener à ne plus conclure de contrats publicitaires avec des publications jugées trop critiques envers le régime. Comme le quotidien arabophone El Fejr de Hadda Hazem, InfoSoir a tenté de survivre en réduisant son tirage, les frais de fonctionnement et même les salaires. Mais "le quota de pub ne suivait pas ce train de mesures extrêmes", déplore Hacène Ouandjeli.
Depuis 2014, 26 quotidiens et 34 hebdomadaires ont disparu de la scène médiatique, selon le ministère de la Communication. Les revenus des quelque 140 quotidiens ou hebdomadaires qui résistent encore leur permettent de travailler et de paraître dans des conditions très aléatoires.
"Les décideurs et autres organisateurs du dispatching de la pub institutionnelle en ont décidé ainsi. C'est peut-être leur droit. Ce n'est pas une plainte de notre part. C'est juste une vérité qu'il fallait dire. Et les faits sont là : la situation financière du journal a fini par se dégrader dangereusement", poursuit dans son éditorial le fondateur d'InfoSoir. Hacène Ouandjeli conclut sur un ton digne, mais non sans regret : "Aujourd'hui, il faut savoir s'arrêter pour ne pas continuer à foncer droit dans le mur."
N. H.
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Posté Le : 13/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N H
Source : www.liberte-algerie.com