Algérie

Inflation galopante



Inflation galopante
En matière de prix, tout ce qui monte ne descend plus. A quelques exceptions près, c'est une règle commerciale adoptée par tous les opérateurs économiques, publics et privés. Avec un baril de pétrole à 20 ou 60 dollars, c'est kifkif, le prix du carburant à la pompe restera en hausse. Les prix du café ou du sucre s'effondrent sur le marché international sans aucun effet sur le marché intérieur (local), qui garde les même prix instaurés lorsque ces mêmes produits ont connu une hausse fulgurante sur le marché mondial. Pour ne citer que ces quelques exemples qui révèlent une absence effarante des normes indiciaires des prix. Aucune amorce de sortie de la crise. Le pouvoir d'achat se détériore de plus en plus et, comme on le dit si bien chez nous, « ce qui est passé est bien meilleur que ce qui arrive ». Pis, l'Algérie s'enfonce dans une époque d'incertitude et de louvoiement avec le recours à la planche à billets. C'est la solution de la facilité, un choix hasardeux, qui donne certes un répit aux gouvernants, mais ne guérit pas le mal de l'économie nationale. C'est presque un jeu de « quitte ou double », car le résultat final, à moyen et long terme, est tributaire de l'utilisation de cette masse d'argent et des prix du baril de pétrole. Une vision pas très réconfortante de l'avenir, qui repose sur un échange philosophique entre assurance des uns et inquiétude des autres, parmi les soutiens et les détracteurs du financement non conventionnel. Entre-temps, et avant d'en arriver à l'inflation qui découlerait de ce recours à la planche à billets, dans le cas d'un échec en matière de productivité équivalente et de stagnation des prix du baril de pétrole à des niveaux bas, les prix à la consommation s'installent sur une courbe hors de toute maîtrise. La spéculation règne en maîtresse des lieux à l'ombre d'une économie faiblarde. Le moindre souffle sur les marchés fait plier l'échine aux consommateurs, qui paient en solo les frais de la crise économique. Et, qu'on ne vienne surtout pas s'égosiller en parlant de l'impôt sur la fortune en guise de solidarité en matière de partage des difficultés économiques que traverse le pays. Car on arriverait tout juste à taxer les quelques fortunes qui s'acquittent, déjà, régulièrement de leurs impôts, et qui sont de la sorte identifiés. On semble ou on fait semblant d'ignorer que la plupart des riches activent dans le secteur de l'informel, et sont de ce fait non identifiés ou répertoriés sur les registres étatiques. Pour eux, ceux qui activent dans l'informel, on n'a pas fini de les courtiser. Après les tentatives vaines de bancariser l'argent « noir », les pouvoirs publics sondent une nouvelle piste, celle de l'amnistie fiscale, une autre façon de pousser les détenteurs de grosses fortunes non déclarées au fisc d'injecter leur argent dans les circuits bancaires sans rien payer au Trésor public. Une trouvaille qui fera encore, certainement, l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Tant que ces gens qui sabordent l'économie nationale jouissent de l'impunité, il ne faut guère s'attendre à du bien de leur part. Surtout pas de solidarité avec le malheureux et pauvre consommateur qu'on n'arrête pas d'écraser sous l'effet d'une inflation galopante.


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