Algérie

Inflation ' Facture salée pour la table du ramadhan en Algérie


Inflation ' Facture salée pour la table du ramadhan en Algérie
La hausse n'a pas touché que le thermomètre au cours du mois de ramadhan en Algérie. Les chiffres de l'Ons confirment que le début du ramadhan a été celui du grand guet-apens des prix. Mais si le ramadhan a accentué les choses, la tendance à la hausse de l'inflation s'installe sur la durée et inquiète même les organisations du pouvoir.
Le syndicat UGTA et le Conseil National économique et social (CNES) ont lancé récemment l'alerte sur les effets déstabilisateurs d'une inflation qui pourrait passer à deux chiffres et qui a déjà annulé les effets des hausses de salaires sur le pouvoir d'achat. Les derniers chiffres de l'Ons pour le mois de juillet ne peuvent que conforter les appréhensions «politiques » des deux organisations liées au pouvoir algérien. Les prix à la consommation ont augmenté de 8% au cours de juillet 2012 par rapport à la même période de 2011. Le rythme d'inflation en glissement annuel a atteint 7,5% contre 7,3% en juin dernier, rapporte mercredi APS en citant l'Office national des statistiques (ONS). L'IPC (indice des prix à la consommation) est en hausse de 8,20% en juillet 2012 par rapport à la même période de l'année dernière. C'est la flambée des prix des produits agricoles frais (18%) qui tire les chiffres vers le haut. Les algériens ont payé leur alimentaire plus cher de 10,7% : 18,1% pour les produits agricoles frais et 4,6% pour les produits alimentaires industriels. Les prix de tous les ingrédients de la table du ramadhan (légumes et fruits frais et viande) ont pris le chemin de la hausse surtout durant la deuxième quinzaine de juillet, soit avec le début du carême. La viande ovine est en hausse de 30,3%, fruits frais de 28,7%, les légumes de 5,66%, la viande de poulet de 16,3%), les poissons frais 15,5% et la viande bovine avec plus de (8%). Même tendance avec les produits alimentaires industriels avec une hausse de 19,6% pour les boissons non alcoolisés, de 6,7% pour les sucres, de 4,2 pour les huiles et graisses et de 2,6%. Les produits manufacturés ont également augmenté de plus de 6,5% et les services de 5,3% durant le mois de juillet dernier par rapport au même mois de l'année écoulée.
Un problème « majeur »
Durant les sept premiers mois 2012, l'indice des prix a connu une forte hausse de 9,12 %, en raison d'une augmentation de 11,9% des produits alimentaires dont 19,47% pour les produits agricoles frais et 5,66% pour les produits alimentaires industriels. Ces chiffres viennent conforter les appréhensions exprimées depuis des mois par les experts. L'UGTA et le Cnes leur ont donné un contour « politique » en transmettant un mémorandum au président Bouteflika. Les deux organisations ont estimé que les hausses de salaires consenties dans un but de préservation de la stabilité politique et sociale ont été effacées par l'inflation. L'ancien ministre des finances, Abdelatif Benachenhou a estimé que la question de l'inflation était un « problème majeur ». « On peut aller vers la population lui dire, nous faisons ceci ou cela, la réponse qu'on entendra est : que faites-vous pour la pomme de terre » a-t-il déclaré récemment à la radio. Pour les économistes, les hausses de salaires sans contrepartie productive ont mécaniquement un effet inflationniste. Mais l'informel que l'Etat, pour des raisons politiques, répugne à combattre accentue fortement la tendance.
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