Algérie

Infirmières bulgares condamnées à mort en Libye



Vers un dénouement politique ? L?affaire des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien ne trouvera pas son épilogue de sitôt. Au moment où tout le monde s?attendait à une libération mercredi dernier des six détenus, la Cour suprême libyenne n?en a fait qu?examiner le pourvoi en cassation, introduit par la défense, il y a près de deux ans. L?avocat des infirmières, Othmane Al Bizanti, a battu en brèche les preuves de la partie civile, précisant que les aveux de ses mandantes ont été extorqués sous la torture corporelle et psychologique durant 36 jours. Trois avocats bulgares ont également tenté de démontrer, point par point, l?innocence des cinq infirmières bulgares et ont demandé à la cour de bien étudier le dossier avant de prononcer un quelconque verdict. L?avocat Hari Haralampier a mis en évidence que la justice libyenne n?a pas mené des enquêtes poussées lui permettant de déterminer avec précision l?origine du virus. L?affaire, faut-il le préciser, dure depuis neuf ans. Arrêtés en 1999, les six détenus sont accusés d?avoir inoculé le virus du sida à 426 enfants se soignant en 1998-1999 à l?hôpital pédiatrique de Benghazi (1000 km à l?est de Tripoli) où ils travaillaient au moment des faits. Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été condamnés à mort par la justice libyenne en 2004. La sentence a été confirmée par la cour d?appel de Tripoli en décembre 2006. La défense s?était pourvue en cassation et l?affaire a été examinée mercredi dernier par la Cour suprême libyenne, la mettant en délibéré jusqu?au 11 juillet. Parallèlement au jugement de l?affaire, les autorités bulgares, soutenues par l?Union européenne, sont entrées en négociation avec les autorités libyennes en vue de trouver une issue politique. Le collectif des familles des enfants contaminés exigent des indemnités de 10 millions d?euros pour chaque enfant. Ce que la Bulgarie refuse de satisfaire. Un responsable de la Fondation Kadhafi a affirmé mercredi à l?AFP qu?un règlement de l?affaire serait annoncé vendredi. Mais hier, le chef de la diplomatie bulgare Ivaïlo Kalfine a fait savoir qu?aucune issue n?était attendue pour favoriser la libération des inculpés. Mohamed Al Machitti, secrétaire général adjoint de l?association des enfants contaminés, se dit toujours « confiant » quant à la possibilité d?un dénouement en dehors de la justice. Le collectif des familles des victimes a indiqué hier dans un communiqué que le seul point de blocage reste celui relatif aux compensations financières. Mais les prémices d?un dénouement prochain sont là dans la mesure où la Bulgarie a déjà accordé la nationalité au médecin palestinien.


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