Infections respiratoires Le casse-tête des traitements

Environ 90% des infections respiratoires sont d'origine virale, tandis que 10% seulement sont d'origine bactérienne: c'est ce qui a été déclaré lors des travaux de la première journée scientifique organisée, jeudi, par l'Association des pneumologues de l'Ouest (APOA). Selon les spécialistes présents à cette rencontre scientifique, la mauvaise prise en charge des sujets atteints de maladies respiratoires d'origine virale peut provoquer des rechutes et peut même provoquer la mort du patient. Les spécialistes affirment, en outre, qu'à défaut d'existence d'observatoires des maladies respiratoires, il est difficile d'établir des diagnostics si l'infection est virale ou bactérienne et, par la suite, de mettre en place le traitement nécessaire. Cela est d'autant plus nécessaire que les germes à l'origine des infections des poumons manifestent de plus en plus de résistance, a-t-on souligné lors des travaux de cette manifestation scientifique. D'autre part, le CHU d'Oran accueille une moyenne de 150 malades atteints d'infections respiratoires dont la plupart sont des enfants. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la formation continue du corps médical et dont l'objectif consiste à donner aux participants des orientations en phase avec les données actuelles concernant l'épidémiologie bactérienne, la résistance aux antibiotiques et l'efficacité de ces derniers en fonction du germe en cause et aboutir, ensuite, à une meilleure gestion de l'équation coût/efficacité rendant, d'une part, plus acceptable le prix de l'ordonnance et, d'autre part, plus efficace son contenu. Elle a été sanctionnée par une séries de recommandations. Il s'agit de l'harmonisation du traitement des infections respiratoires et la rationalisation des attitudes à prendre face à cette maladie, dont le taux de prévalence, proportionnellement aux nombre des motifs d'auscultation, dépasse les 30%. La mise à niveau de la corporation des médecins, dans ses deux composantes (spécialiste et généraliste), qui est un objectif ciblé par l'APOA, notamment à la lumière des nouvelles données induites par le développement des technologies liées à la pratique médicale, a également été mise en exergue. Les organisateurs ont aussi mis l'accent sur la nécessité d'uniformiser les modes de prise en charge des pneumopathies. Une dizaine de communications en rapport avec la problématique soumise au débat ont été présentées lors de cette journée. Parmi les thèmes débattus, il y a lieu de citer: «L'approche épistémologique des infections respiratoires», «L'aspect bactériologique des infections respiratoires prévalentes», «Les infections respiratoires chez les sujets âgés», «Emergence des résistances aux antibiotiques», entre autres. Notons que l'APOA, créée au début de l'année en cours, prévoit l'organisation d'un congrès international sur les maladies respiratoires, un congrès qui devra être sanctionné par une série de recommandations qui seront soulevées au ministère de la Santé.