Algérie

Infections nosocomiales : alerte dans les hôpitaux



Infections nosocomiales : alerte dans les hôpitaux
De nombreux décès sont enregistrés dans les établissements de santé publique sur le territoire national l Les germes multirésistants prolifèrent dans les services de réanimation et les blocs opératoires.
Alors que le monde a célébré, hier, la Journée mondiale de l'hygiène des mains, l'Algérie continue à comptabiliser des dizaines de morts dues aux infections liées aux soins.De nombreux établissements de santé à travers le territoire national enregistrent depuis quelques mois «des épidémies» d'infections nosocomiales. Il ne passe pas un jour sans qu'un malade hospitalisé, pour une intervention chirurgicale, finisse par être contaminé. Les décès sont de plus en plus importants dans les hôpitaux en raison de la prolifération des bactéries multirésistantes, suite au manque d'hygiène, à la mauvaise stérilisation du matériel dans les services, en l'occurrence les blocs opératoires. Le recours aux antibiotiques semble être limité.
Les épidémiologistes et les bactériologistes tirent la sonnette d'alarme quant à cette recrudescence des infections nosocomiales qui touchent déjà 25% des malades hospitalisés. Les plus touchés par ces infections mortelles sont les patients greffés, notamment du rein, les hémodialysés, les opérés, toutes interventions chirurgicales confondues. Selon les spécialistes, il y a un certain relâchement de la part de l'administration et des responsables des services quant à l'application de la politique de la prévention de ces infections «nettement moins coûteuses», en estimant que l'hygiène hospitalière n'est pas une question de moyens, mais une question de comportement.
L'on déplore le manque d'adhésion des personnels au programme de lutte qui laisse craindre une impasse thérapeutique, si les bonnes pratiques d'hygiène hospitalière ne sont pas intégrées dans leurs habitudes. Dans certains établissements où les Comités de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) assurent un suivi régulier, certains déclarent être effrayés par le nombre de ces infections notifiées chaque jour. D'autres sont même arrivés à déclarer que le taux de déclaration hebdomadaire tourne autour de 12%, ce qui est alarmant, d'autant que le nombre de létalité et de mortalité par infections nosocomiales (NI) sont en augmentation. «Nous assistons ces derniers mois à une dégradation terrible de la qualité et de la sécurité des soins, et une véritable fuite en avant des responsables, incapables de prendre des décisions. De nombreux gestionnaires sont placés par intérim, donc des fonctionnaires qui ne décident de rien. A cela s'ajoute la démobilisation des chefs de service, corporation médicale en général. Ainsi, le malade est abandonné à son triste sort face à une pénurie de médicaments», s'indigne un spécialiste de la question en précisant que «les mesures bureaucratiques, en faisant référence au code des marchés, ont compliqué davantage la situation.»
Outre la démobilisation totale des personnels de la santé dans la lutte contre ces infections, les moyens restent également insuffisants ou simplement inexistants. Notre interlocuteur indique que de nouvelles bactéries multirésistantes (BMR) apparaissent complètement totorésistantes, types Acinetonacter dans certains hôpitaux. «Les désinfectants achetés sont souvent bon marché, donc sans efficacité sur les germes émergents souvent trop dilués, pas d'efficacité microbienne prouvée», a-t-il souligné. Ainsi, le lavage des mains, première recommandation d'hygiène de l'OMS pour les soignants est rarement respecté. Selon les spécialistes, les infections manu portées (liées à la propreté des mains) sont responsables de 80% des infections nosocomiales, précisant que, selon une étude réalisée récemment, 1 malade sur 10 est touché par les infections nosocomiales.




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