Algérie

Inefficience


Force est de constater en ce sens que peu de pays dans le monde mobilisent une telle manne pour la modernisation des infrastructures et peu de pays à l’échelle de la planète consomment autant d’argent pour parvenir à une diffusion lente des retombées positives de ces investissements sur la population.Le plan de relance bis a bouclé depuis plusieurs mois sa troisième année de mise en œuvre. Sans qu’aucun bilan exhaustif ne soit rendu public. L’étendue des restes à réaliser et des réévaluations dans les coûts des projets pour glissement dans les délais, mauvais choix d’entreprises ou études déficientes déjà enregistrées n’est pas affichée périodiquement. Cette opacité allonge les délais de réaction des pouvoirs publics et des maîtres d’ouvrage pour corriger le tir. Du coup, le prix de ce silence sur l’usage de l’argent public entraîne une perte non négligeable en termes de richesse nationale.
L’hémorragie commence dans l’absence de transparence dans les marchés publics concernant nombre de projets. L’attribution de contrats séance tenante et en présence de la presse est rarissime. Elle finit dans l’insuffisant suivi à un haut niveau de l’État des grands projets ou carrément de décisions stratégiques.
En particulier, les pouvoirs publics ont brandi, depuis des années, la constitution d’une commission présidée par le ministère des Finances pour suggérer des solutions au gaspillage de l’argent public. Là également, le flou entoure les résultats de ses travaux. Qui peut nous situer aujourd’hui les progrès réalisés dans la maîtrise des projets, l’évolution de ce grand chantier en matière d’efficience et de renforcement des capacités d’expertise des administrations “techniques” ? La rumeur ?
Force est de constater en ce sens que peu de pays dans le monde mobilisent une telle manne pour la modernisation des infrastructures et peu de pays à l’échelle de la planète consomment autant d’argent pour parvenir à une diffusion lente des retombées positives de ces investissements sur la population. En d’autres termes, en Algérie, se pose toujours avec acuité la question de l’efficience de la dépense publique.
Pareille incapacité renvoie au régime politique en Algérie, fondé beaucoup plus sur la répartition de la rente. Dans ce système, les décideurs ne sont pas obligés de rendre des comptes, ni d’être jugés sur des objectifs quantitatifs et qualitatifs mesurables, en l’absence de pressions du Parlement et de la société civile. Dans un tel contexte cependant, les ministères des Travaux publics et des Ressources en eau tentent de “prendre le taureau par les cornes”. Mais deux hirondelles ne font pas le printemps.
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