Algérie

Inédite déconfiture du football national Retrait de la JSK de la coupe de la CAF



Inédite déconfiture du football national                                    Retrait de la JSK de la coupe de la CAF
La JS Kabylie, pour ne citer que celle-ci, quoique son président Mohand Chérif Hannachi évoque toujours le recrutement de «grosses pointures» durant le mercato, a décidé, il y a deux semaines, de faire l'impasse sur la Coupe de la CAF (Confédération africaine de football). Les Canaris devaient participer à la prochaine édition en tant que vainqueur de la Coupe d'Algérie, remportée durant l'été aux dépens de l'USM Harrach. L'information en a étonné plus d'un, étant donné que la participation du club de Tizi Ouzou aux compétitions africaines est devenue, au fil du temps, une constante. La décision des responsables de la JSK de ne pas prendre part à cette édition est un fait inédit dans les annales du club, en particulier, et dans l'histoire du football national, en général. Qu'est-ce qui a fait que l'équipe en arrive à cette situation ' Il faut dire que les résultats des Canaris lors de la précédente édition de la Coupe de la CAF ont été catastrophiques : Tedjar et ses coéquipiers ont perdu six rencontres sur six jouées durant la phase des poules. Un parcours inédit là aussi. Cela a provoqué également le départ de l'entraîneur Moussa Saïb, engagé pourtant quelques semaines auparavant seulement. Des résultats qui viennent après une saison «chaotique» aussi en championnat. La JSK a terminé la saison à la 11e place, en compagnie du WA Tlemcen, avec 37 points, à un point seulement du premier reléguable, l'USM Annaba. C'est dire que les problèmes du club ne sont pas liés à cette compétition africaine. Donc, après avoir enregistré six défaites durant la phase des poules, le président du club avait déjà «menacé» à maintes reprises de ne pas participer à la prochaine édition. La décision fut officialisée finalement il y a deux semaines environ. Dans un autre contexte, cela aurait provoqué l'ire des supporters de la JSK. Mais ces derniers ont «déserté» les tribunes depuis plusieurs mois déjà. En Coupe de la CAF, au stade du 5 Juillet, quelques centaines seulement de billets ont été vendues lors des trois rencontres. Dire que les supporters ont soutenu le club dans cette décision de retrait est pour le moins «fantaisiste». La JSK ne s'etait jamais retrouvée dans cette situation auparavant. Les supporters ont déserté les tribunes alors que le club se désiste d'une compétition africaine. Il faut dire que le football national connaît, globalement et à de rares exceptions, d'énormes difficultés liées notamment à la gestion. Pour comparer, la Tunisie, qui pourtant vit des moments difficiles, a pu placer une équipe en finale de la Ligue africaine des champions. Au moment où la JSK s'est retirée de la Coupe de la CAF, l'Espérance de Tunis va disputer la finale de la Ligue face au club marocain du WAC. En Coupe de la CAF, un autre club tunisien pourrait se retrouver en finale, puisque le Club africain a remporté le match aller des demi-finales à l'extérieur, face à Sunchine (Nigeria). Même s'il est clair que le budget d'un club comme l'Espérance ou bien le Ahly égyptien est supérieur à celui de tous les clubs algériens, exception faite bien évidemment cette saison, pour l'USM Alger depuis sa prise en main par le groupe ETRHB, il n'en demeure pas moins que le problème n'est pas seulement lié aux finances. La JSK dépense annuellement environ 30 milliards de centimes, si l'on en croit les chiffres donnés par certains médias. Comment ses dirigeants trouvent-ils alors des difficultés pour dépenser environ trois milliards de centimes par an pour une compétition africaine ' Il est vrai qu'il est difficile de participer à une coupe de la CAF ou à une ligue des champions tout en ayant la certitude de ne pas jouer les premiers rôles, mais cela est le propre du football. Il y va de la stature d'un club. Une équipe comme la JSK n'a pas le droit, oserait-t-on dire, de ne pas participer à une compétition africaine quels qu'en soient les résultats. Comment un club peut-il évoluer sans ambition ' En tous les cas, la décision prise par les dirigeants de la JSK montre, on ne peut mieux, le désarroi dans lequel est le football national. Les uns et les autres doivent prendre leurs responsabilités. Si un dirigeant ne peut plus financer la participation d'un club à une compétition internationale, surtout quand il s'agit d'un club à la notoriété avérée, il y a vraiment crise. Le football national ne pourra pas continuer à évoluer dans cet environnement. Des changements profonds s'imposent. Et ces changements passent nécessairement par le départ des dirigeants qui sont à l'origine de cet échec.
A. A.


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