Algérie

Industrie pharmaceutique: Une nouvelle entreprise des matériels et dispositifs médicaux sur le terrain



Initialement spécialisée dans la production des articles scolaires, une société algérienne s'est tournée -non sans faire face à plusieurs contraintes- vers la production des matériels et dispositifs médicaux pour, dit sa première responsable, «combler le manque accru sur le marché local et diminuer des factures de l'importation ».De la plasturgie pour la production et de l'exportation des articles scolaires, la gestionnaire d'une société algérienne basée à Oran a décidé de s'orienter vers l'industrie pharmaceutique en créant MDM (Matériels et dispositifs Médicaux). « Après l'importation et la distribution de dispositifs médicaux stériles et non stériles, nous sommes passé à la production en inscrivant MDM dans le corps de notre métier -la plasturgie- ceci, pour être conforme à la politique nationale de santé et promouvoir le produit algérien », nous a déclaré Madame Najet Belbachir, Présidente Directrice générale de la société.
«Nous nous sommes attelés à la fabrication de dispositifs médicaux dans une unité de production de 5000m2 que nous avons réalisé aux standards internationaux », nous fait-elle savoir. Belbachir indique que «nous travaillons avec une équipe de 75 jeunes, pharmaciens, ingénieurs, biologistes, chimistes tous motivés, qualifiés, trilingues et de niveau universitaire, équipe que nous comptons dans peu de temps élargir à 150 employés, nous tenons à recruter des jeunes fraîchement diplômés pour leur donner l'opportunité d'intégrer tout de suite le milieu professionnel tout en les faisant bénéficier de différentes formations périodiques ». C'est avec et aux côtés de cette équipe que Belbachir décrit avec fierté l'unité de production qu'elle a « bâtie » à Oran.
« Notre unité de production se constitue de 2 salles blanches, une salle de plasturgie pour la production de poches à urine et assemblage DM, assemblage seringues, atelier de conditionnement et pour la stérilisation, elle est équipée d'un autoclave de stérilisation à l'oxyde d'éthylène d'une capacité de 20m3, d'un scrubber pour la neutralisation des gaz toxiques pour préserver l'environnement, une chambre de dégazage, dotée d'un aérotherme pour l'élimination de l'oxyde d'éthylène avec une surface de 52m2, une chambre de quarantaine d'une surface de 115 m2 ».
Des produits « en conformité avec la réglementation internationale »
Belbachir fait part aussi de l'existence d'«un laboratoire de contrôle qualité agréé par l'agence nationale des produits pharmaceutiques composé d'une unité de physico-chimie et d'une unité de microbiologie ». Les principaux produits de MDM « pour une capacité annuelle, des seringue stérile 5 ml (40 000 000 unités), des poches à urine 2000 ml, des lunettes à oxygène adulte et enfants (500 000 unités pour chaque catégorie), masques à oxygène adulte et enfant (500 000 unités pour chaque catégorie) ». Belbachir énumère toujours au titre de la production, les produits homologués à savoir « les sets de perfusion (10 000 000 unités), sets de transfusion sanguine (2 000 000 unités), prolongateurs (3 000 000 unités), gamme de seringue « entre 2 000 000 et 100 000 unités selon la contenance des seringues) , microperfuseurs (2 500 000 unités), clamp de barr (1 000 000 unités), canule de guedel(100 000 unités), « une large gamme de produits est en cours de développement ».
Ses ambitions « être une compagnie de haut niveau spécialisée dans la production des dispositifs médicaux, être reconnue comme une compagnie ayant des relations harmonieuses avec ses partenaires, ses clients et ses collaborateurs ». Avec pour mission, «être une entreprise pharmaceutique leader dans le domaine de production des dispositifs médicaux ».
La PDG souligne que « MDM est agréée par le ministère de la santé et de la population et dotée d'un certificat de bonnes pratiques de fabrication, en conformité avec la réglementation internationale, certifiée ISO 13485 et ISO 9001 et en cours de marquage CE pour ses produits ».
Elle affirme notamment que « toute cette gamme de matériels et dispositifs médicaux que nous produisons est fortement demandée par le marché algérien, seulement nous avons pris beaucoup de temps pour la concrétiser en raison des contraintes liées à l'homologation ».
Ces contraintes qui brident les initiatives
C'est donc non sans peine que l'équipe de l'entreprise s'accroche à ses plans de charge tout en faisant face, cite Belbachir «aux lenteurs des procédures administratives, les longs délais de traitement des dossiers et aussi de signature des documents en plus de l'absence de réponses aux courriers de demandes déposés, la centralisation des services concernés, déplacement obligatoire à Alger avec respect des jours de réception (déplacement plusieurs fois par semaine) et des heures de réception très restreintes et insuffisantes(...), accès difficile à l'information, nécessité de demande d'audience prévue pour un autre jour ».
Concernant les traitements des dossiers, « surtout avec la crise sanitaire actuelle (c'est le cas avec la libération électronique des lots de routine), l'idéal serait d'avoir des directions régionales : Centre - Est - Ouest indépendantes et dotées de tous les pouvoirs décisionnels » suggère Belbachir. Elle propose en outre de «faire participer les acteurs (producteurs) dans l'établissement des nouvelles procédures réglementaires ». La PDG note ainsi qu' «actuellement nous sommes seulement à 20% de notre objectif en chiffre d'affaires ». Ceci est dû, dit-elle encore « à plusieurs d'autres facteurs », entre autres, fait-elle savoir « la PCH n'a attribué le marché de 110 Millions de seringues qu'à 2 producteurs seulement sur les 5 qui existent sur le marché algérien, ce qui nous pénalise énormément ». Elle ajoute à ces contraintes « les exigences contractuelles non équitables, échéance de paiement (6 mois), retour des périmés 5 ans après le contrat avec remboursement ». Et d'autres facteurs entravent selon elle, la bonne marche des unités de production comme « la rupture de gaz d'oxyde d'éthylène Linde Gaz (5mois), la non homologation de la totalité des produits, la perturbation de l'approvisionnement en matières premières, l'augmentation des prix de revient des produits, l'augmentation des prix d'achat et fret et enfin la crise sanitaire Covid-19 depuis Mars 2020 ». Notre interlocutrice fait cependant part de son optimisme de voir ces problèmes se régler incessamment après, nous dit-elle «la visite à MDM mercredi dernier de M. Le Ministre de l'Industrie pharmaceutique qui a rassuré l'équipe en soutenant que toutes ces contraintes n'existent plus(...) ». La PDG évoque des perspectives à l'exportation et fait savoir qu'«actuellement, nous nous préparons à soumissionner à un nouvel appel d'offre au Bénin pour l'exportation des produits MDM made in Algeria ». En plus, ajoute-elle, «un contrat d'exportation vers le Sénégal de nos dispositifs médicaux est en cours de négociation».


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