Algérie

Industrie pharmaceutique En attendant la bonne prescription


L?accroissement continu des besoins (et des dépenses) de santé impose une vision globale pour l?industrie pharmaceutique en Algérie. Si l?ouverture opérée dans le début des années 90 a été bénéfique pour cette industrie, il reste que la pratique a démontré qu?il faut continuellement accompagner les entreprises pharmaceutiques, publiques et privées.Le colloque international organisé par l?Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), qui se tient aujourd?hui et demain à l?hôtel El-Aurassi, consacré aux «perspectives de développement pour l?industrie pharmaceutique algérienne», se propose justement de débattre de la situation du secteur et de proposer des mesures à même d?en améliorer les performances et réduire la dépendance vis-à-vis des importations qui ont dépassé la barre du milliard de dollars. Ce colloque traitera de «l?industrie pharmaceutique mondiale: état des lieux, acteurs, et stratégies», ainsi que de la situation de l?industrie pharmaceutique algérienne dans ses volets production et réglementation. Il sera aussi question des conséquences pour cette industrie et des «marges de man?uvre» possibles dans le cas de l?adhésion de l?Algérie à l?OMC.La seconde journée du colloque verra l?examen de «l?expérience européenne en matière de politique industrielle et de santé» et la discussion des formes de réglementation favorables au développement de l?industrie pharmaceutique en Algérie.«La problématique de développement de l?industrie pharmaceutique» a déjà fait l?objet d?une étude (datant de février 2007) menée par l?UNOP sur les différents aspects de ce secteur. Outre les constats, cette étude préconise des mesures aussi bien dans les aspects économiques et industriels qu?en matière de réglementation. L?étude part de l?idée que toute politique industrielle, pour être efficace, doit être le fruit d?une «collaboration étroite entre les pouvoirs publics et les entreprises économiques».Pour le secteur du médicament, l?UNOP suggère la création d?une «structure de pilotage» (pouvoirs publics-entreprises) pour l?orientation de l?activité en vue d?une plus grande autosuffisance.Dans le chapitre traitant de la réglementation, l?étude constate des retards, des insuffisances, voire des contradictions et la désarticulation des textes composant la réglementation actuelle qui nécessite, selon les cas, des révisions, des adaptations ou des abrogations. Au-delà de la rigueur d?une réglementation, le plus important pour l?UNOP c?est d?assurer un «fonctionnement régulier des commissions» (prévues par les textes régissant le domaine du médicament, ndlr), «rapidité des réponses de l?administration» et la «transparence des critères prévalent à toute décision».Pour ce qui est de l?enregistrement des produits, l?étude propose, entre autres, de «fixer les procédures de travail des commissions d?experts» et d?en «assurer la transparence dans les décisions». Elle réclame aussi de faire respecter les délais prévus par la réglementation pour le traitement des dossiers, de publier les critères et les procédures relatifs à l?enregistrement et de publier en temps réel les nouvelles décisions. Sauf «cas exceptionnels», les nouvelles décisions d?enregistrement devraient, selon l?UNOP, être «délivrées au nom des entreprises disposant d?autorisation d?exploitation d?un établissement de production pharmaceutique en Algérie». L?intérêt d?une telle proposition est, lit-on dans l?étude, de «contraindre les entreprises étrangères soit à s?établir elles-mêmes pour fabriquer en Algérie, soit à s?associer avec un partenaire de leur choix établi en Algérie».Pour les «aspects économiques et industriels» du secteur du médicament, l?étude considère que les exigences et les contraintes auxquelles est confrontée l?activité nécessitent une «batterie de mesures» pour freiner (au moins) l?extraordinaire croissance des importations. Elle rappelle que la décision prise en 2005 de lever l?obligation d?investir et la suppression des 128 produits interdits à l?importation «favorise davantage les sociétés étrangères (peu engagées dans la production en Algérie) au détriment des investisseurs nationaux».L?étude de l?UNOP souhaite aussi que les pouvoirs publics prennent des mesures pour mettre un terme à «certaines pratiques» jugées «excessives» notamment en matière de «dépenses de promotion» et de «méthodes de vente» des produits pharmaceutiques par les multinationales du médicament. L?UNOP considère qu?il doit, nécessairement, avoir une «convergence d?intérêts» entre l?industrie et l?Etat dont la mission est de mener une politique de santé efficace et de maîtrise des dépenses de santé. Elle propose différentes formes de soutien pour cette activité notamment en matière de mise à niveau, de facilitations administratives et de commandes publiques pour «stimuler la production locale».L?industrie pharmaceutique en Algérie emploie quelque 12.000 personnes (dont un tiers sont des universitaires). Ce nombre pourrait atteindre «60.000 emplois directs et indirects» si l?activité venait à bénéficier d?un «soutien adéquat» pour se lancer dans des «projets ambitieux» de «développement de produits et de procédés», de «sous-traitance et de façonnage», et de «fabrication de produits de la biotechnologie».Tout le reste est une affaire de volonté et de concertation.
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