Algérie

Industrie: Les professionnels de la céramique respirent



L'industrie de la céramique algérienne se porte «mieux», après une année 2018 «très perturbée», a déclaré hier mardi le président de l'association algérienne des céramistes Bouderba Mohamed Moncef. Il a expliqué à la radio nationale que «nous avons eu cependant gain de cause et on a réussi à convaincre le ministère du bien fondé de notre démarche, et rétablir les choses dans l'intérêt du pays, honorer les engagements du gouvernement dans la commande publique, et le programme logements du président». Malgré les difficultés, «nous avons atteint nos objectifs en 2018», avec la réalisation de 150 millions de m² de produits, et «notre secteur est devenu une source d'approvisionnement en devises pour le pays», a expliqué M. Bouderba selon lequel «nous avons le potentiel et la technologie.On est donc revenu à la normalité dans le fonctionnement et on va reprendre les investissements, le transfert de technologie et la création de l'emploi». Début 2018, le ministère du Commerce avait interdit l'importation de près de 871 produits, dont ceux entrant dans la matière première pour la fabrication des produits en céramique, une décision contestée par les professionnels du secteur, d'autant qu'elle allait obliger une cinquantaine de petites unités de production à mettre la clé sous le paillasson, faute de matière première. Mais, le problème a été réglé par la suite, le ministère du Commerce ayant octroyé au secteur une licence d'importation de la matière première pour la production céramique. «Nous n'importons que 5% de notre produit», explique M. Bouderba. «Je souhaite que le gouvernement tienne ses engagements, pour la commande publique, et dans 24 à 36 mois, le programme du gouvernement va tirer à sa fin, et donc dans trois ans, on va se retrouver en excédent de production», explique par ailleurs le président de l'association algérienne des céramistes, selon lequel «on va encourager la mise en place d'un programme d'exportations». «Si on place 10 à 15 % de la production, soit 20 millions de m² à l'export, ce sera une source de devises appréciable pour le pays. C'est notre stratégie à l'export vers les pays africains et du Moyen Orient», a-t-il dit, relevant qu' «il y a des ouvertures intéressantes en Afrique». M. Bouderba a affirmé d'autre part que «le produit céramique algérien est aux normes internationales, car nos équipements le sont. Il y a également les bons produits comme la matière première disponible en Algérie, et nous avons d'excellents contacts à l'étranger pour améliorer la qualité de la matière première, que nous importons de l'étranger, qui nous permet justement d'aller sur les marchés internationaux et d'honorer nos engagements», explique t-il. Quant au taux d'intégration, il est de «95%», a-t-il indiqué, avant de relever que «la qualité aujourd'hui est fondamentale».
Pour autant, le président des céramistes algériens rappelle qu'il y a toujours des problèmes pour les opérations de commerce extérieur, notamment celui de «la garantie bancaire, que l'Etat doit mettre en place». «Ce problème est un handicap», a-t-il affirmé. «Ils ont décidé de créer des banques algériennes à l'étranger, mais il fallait réfléchir au dispositif juridique légal à mettre en place, car il faut protéger l'opérateur algérien, et là où il va : il faut protéger sa transaction financière et sa transaction commerciale». Pour lui, «il y a un travail à faire pour les ministères des Finances, de la Justice et du Commerce pour les garanties d'assurance de transport de marchandises.
Il faut que la banque centrale nous donne les moyens de nous installer à l'extérieur, pour ouvrir des marchés et être compétitifs». En outre, «il faut que le gouvernement algérien nous accompagne et nous fasse confiance, qu'il nous donne les moyens et mette fin au sentiment de suspicion à l'endroit des industriels nationaux», souligne t-il encore. Pour 2019, «nous avons des projections de production de 160 millions de m²», annonce M. Bouderba, qui a indiqué que «nous sommes devenus une moyenne puissance importante de la céramique en Méditerranée, et donc le pouvoir doit changer son regard sur nous et prendre en considération ce que nous proposons». Jusqu'en 2017, le secteur a énormément souffert de la concurrence du produit espagnol, avec des importations algériennes estimées à 123,4 millions d'euros en 2017, avant l'interdiction de l'importation des produits espagnols décidée par l'ex-ministre du Commerce Abdelmadjid Tebboune en 2018.


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