Algérie

Industrie du médicament : comment privilégier l'investissement à l'importation ' L'Algérie ambitionne de produire 70% de ses besoins



Industrie du médicament : comment privilégier l'investissement à l'importation '                                    L'Algérie ambitionne de produire 70% de ses besoins
La production des médicaments reste un des créneaux qui nécessitent des investissements colossaux pour contrôler et réduire déjà la facture des importations importante mais aussi permettre au pays de satisfaire ses besoins. Si la facture des médicaments a connu une évolution vertigineuse ces dernières années pour frôler la barre des deux milliards de dollars, le gouvernement a de son côté multiplié les mesures et les décisions pour contraindre les acteurs du secteur à s'orienter vers la production et assurer des parts considérables à la production nationale qui demeure toujours insignifiante.
Objectif : 70% en production locale à l'horizon 2015
Les pénuries qui surgissent régulièrement dans ce secteur viennent aussi rappeler ce triste constat. Les pouvoirs publics, conscients du danger de la hausse de la facture des importations, misent maintenant sur l'émergence d'un secteur productif capable de changer les donnes. «Nous voulons que la part de la couverture locale en matière de médicaments, actuellement de l'ordre de 40%, atteigne les 70% à l'horizon 2014-2015», déclarait récemment le ministre de la Santé. Un chiffre ambitieux eu égard aux deux milliards de dollars de médicaments consommés annuellement par les Algériens. Toutefois, il est légitime de s'interroger sur les capacités du pays à relever ce défi et particulièrement en matière de technologie et de savoir-faire. Malgré le lancement ces derniers temps de plusieurs investissements et l'annonce d'autres, il faut néanmoins reconnaître l'écart qui existe entre les besoins du pays et les capacités du secteur productif. Le groupe Saidal, un des fleurons de l'industrie du pays, voit grand dans ce domaine. Il compte tripler son chiffre d'affaires et doubler sa capacité de production dans les années à venir. Et pour cela, le groupe a prévu un investissement
qui s'élève à 16,7 milliards de dinars.
Des investissements ambitieux et projets prometteurs
Pour le moment, ses parts de marché se limitent à quelque 135 millions d'unités de vente. Son chiffre d'affaires avoisine les 13 milliards de dinars pour l'année en cours et s'accapare entre 15 et 20% de parts de marché. Il apparaît que beaucoup de choses restent à faire. Un autre géant de l'industrie pharmaceutique a consenti aussi des investissements considérables et veut augmenter ses parts de production locale. Il s'agit du groupe français Sanofi Aventis qui a signé, il y a quelques mois, une convention avec l'Agence nationale de développement des investissements. Il porte sur la réalisation d'une usine de production de médicaments à Sidi Abdellah et d'un centre de stockage au pôle pharmaceutique et biotechnologique de cette nouvelle ville, près de Mahelma. Ce groupe va produire des médicaments de forme sèche et de forme liquide et la capacité de production annuelle est de 30 millions de boîtes de sachets, 40 millions de boîtes de blisters (comprimés et gélules), 12 millions de flacons sirop et suspension et 0,5 million de boîtes de sachets suspension. Le groupe a également dans ses bagages un élément central qui consiste à contribuer au transfert technologique. D'autres investissements structurants sont également prévus dans le secteur tel que le pôle régional algéro-américain de biotechnologie et de production de médicaments qui sera implanté au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdellah. Il s'agit d'un complexe abritant des pôles de recherche et technologie, des campus universitaires et d'un hôpital qui contribueront au développement de la recherche dans ce domaine mais aussi au transfert technologique.
La régulation pour faire barrage aux éternels importateurs
L'autre volet sur lequel travaille le gouvernement actuellement est la régulation du marché, déstructuré et dérégulé depuis son ouverture au privé en 1992. L'Etat a déployé des efforts notables en matière de régulation. C'est ainsi qu'une batterie de mesures a été mise en place pour encourager le médicament générique dont l'importation ne dépasse pas actuellement les 9%. Une liste de médicaments produits localement et interdits d'importation a été aussi instituée et mise à jour régulièrement. Par ailleurs, les pouvoirs publics ne cessent de presser les importateurs à s'orienter vers la production. Mais les importateurs, ou du moins une partie, jugent que c'est une action qui nécessite des moyens parfois au-delà de leurs capacités. Un responsable dans une société d'importation explique d'ailleurs ces difficultés estimant qu'il n'est pas aisé à un importateur de constituer en un laps de tempos très court tout le réseau nécessaire à la production, à commencer par les compétences et les moyens technologiques. Il explique aussi que les importateurs sont des gérants de boîtes commerciales et la production est une opération complexe et différente.
Quoi qu'il en soit, le passage à la production n'est pas une fin en soi, mais inéluctable, résume le responsable d'un laboratoire.
Pour le moment, il y a lieu de noter cette hausse régulière des besoins du pays qui augmentent de 20 à 30% par an et une facture estimée à 1,85 milliard de dollars. Notre pays ambitionne même d'interdire d'importation quelque 800 médicaments en 2012. Il va sans dire que le médicament est un secteur stratégique pour lequel l'Etat est appelé à accorder toutes les facilitations et avantages. Son rôle est également d'attirer le maximum d'investisseurs capables d'inverser la tendance pour devenir, comme l'a souligné le ministre de la Santé, un pays producteur-exportateur.
S. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)