La sous-traitance dans le secteur automobile dispose d'un grand potentiel
en Algérie. L'Etat doit aider le réseau de sous-traitance existant dont le
niveau ne dépasse pas les 10 % en terme d'intégration.
C'est ce qu'a affirmé Mustapha Bekhaled, directeur
de l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (UPIAM). Ce
dernier, qui s'exprimait sur les ondes de la radio Chaîne 3, a plaidé en faveur de
mesures incitatives tels les abattements fiscaux et les réductions des tarifs
douaniers au profit des entreprises algériennes de la sous-traitance automobile.
Dans ce sens, il est à souligner que le gouvernement place la sous-traitance
comme un axe stratégique, notamment dans le secteur industriel.
Le ministère de l'Industrie escompte arriver à un niveau d'intégration de
50% sur cinq ans à travers le projet d'implantation d'unités de production
automobile avec Renault, Volkswagen et l'unité de fabrication de véhicules
industriels de marque Mercedes-Benz, en association avec le groupe allemand
Daimler AG.
M. Bekhaled soutient que «Si l'on veut
promouvoir l'industrie automobile en Algérie, il faut d'abord établir un état
des lieux exact et préparer l'intégration nationale dans la fabrication de tous
les composants». «Il y a, dit-il, un travail à faire au niveau des centres de
formation professionnelle et les grandes écoles». «Pour permettre un essor de
l'intégration, il faut un transfert technologique qu'il faut absolument
s'approprier», a soutenu M. Bekhaled. «Le transfert
technologique ne peut pas se faire s'il n'y a pas des hommes capables d'adapter
cette technologie», a-t-il estimé, expliquant que la mission de l'intégration
échoit aux petites et moyennes industries (PMI).
Pour l'invité de la
Chaîne 3, il est indispensable d'opter pour des partenariats gagnant-gagnant. «Il est indispensable de créer les
conditions d'émergence d'une industrie privée dans le secteur automobile. Il y
a un potentiel, mais nos entreprises sont encore frileuses car il y a un manque
de confiance qui dure depuis trente ans», indique-t-il. M. Bekhaled
se dit favorable aux projets de création de pôles de compétitivité prévus à Rouiba, Tiaret et à Constantine. «Nous escomptons associer
tous les partenaires industriels et les grandes écoles. Il s'agit d'approfondir
la coopération pour mettre en confiance les opérateurs. Il y a des métiers et
des objectifs communs», dit-il. «Les pôles de compétitivité favorisent la
mutualisation des efforts et une rapidité du cycle de décision. On gagne en
terme de coût et en qualité», soutient-il. Selon lui, le rétablissement de la
confiance permettra l'application effective de la charte de partenariat public-privé conclue en 2009. M. Bekhaled se dit favorable à la relance de l'Union
maghrébine de l'industrie automobile. A l'instar de tout le Maghreb, l'Algérie
dispose d'un grand marché automobile. Notre pays a importé 88.000 véhicules, durant
le premier trimestre 2011, contre 63.000 véhicules durant la même période de 2010.
Les besoins annuels du marché national sont évalués à environ 300.000 véhicules.
L'Algérie constitue le deuxième marché en Afrique après l'Afrique du sud. D'où
l'intérêt du gouvernement d'encourager la branche mécanique. Un financement de 21
milliards de dinars a été mobilisé pour la mise à niveau de cette branche jugée
stratégique.
Sur un autre volet, M. Bekhaled a tenu à mettre
en garde contre le fléau de la contrefaçon. «Dans le secteur des batteries
automobiles par exemple, il faut réviser le dispositif, qui est déjà assez
compliqué, pour permettre aux producteurs d'avoir une meilleure vision et de
prémunir le pays contre les importations de produits à la qualité douteuse», explique-t-il.
«Les batteries importées peuvent être issues de la contrefaçon ou peuvent ne
pas être aux normes de qualité requises», poursuit-il. Et d'ajouter: «Il faut
absolument effectuer des vérifications et des tests pour les composants
importés».
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Posté Le : 28/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com