Algérie

Industrie automobile : La Chine limite l'accès des étrangers à son marché


Le gouvernement va «retirer son soutien à  l'investissement étranger dans l'industrie automobile», a annoncé tard jeudi l'agence Chine nouvelle, expliquant que les obstacles imposés aux constructeurs automobiles, qui entreront en vigueur le 30 janvier, sont dus «à la nécessité d'un développement harmonieux de la construction automobile chinoise».
Cette annonce émanant de la Commission du développement et de la réforme nationale et du ministère du Commerce a été interprétée par les analystes – qui disposaient encore de peu de précisions – comme le signe que la Chine allait rendre plus difficiles les opérations des constructeurs étrangers déjà implantés chez elle et décourager les nouveaux projets. «Le gouvernement montre qu'il est préoccupé face aux surcapacités (dans le secteur automobile) et qu'il veut réserver les nouveaux projets aux marques locales ou aux véhicules économes en énergie», explique à  l'AFP John Zeng, directeur des prévisions au cabinet de recherches LMC Automotive. «Ces dernières années, une joint-venture en Chine bénéficiait de droits de douane réduits sur les importations d'équipements neufs, mais avec cette nouvelle mesure, ce genre d'avantages va disparaître et les coûts d'investissement vont augmenter», estime-t-il en référence aux entreprises à  capitaux sino-étrangers. «L'accès de nouveaux arrivants étrangers pourrait àªtre restreint», ajoute-t-il. Les marques étrangères sont dominantes en Chine, avec environ 70% du marché, mais les constructeurs étrangers doivent s'associer à  un partenaire chinois pour produire en Chine, pays qui a détrôné en 2009 les Etats-Unis de la place de premier marché automobile mondial. La nouvelle mesure pourrait affecter les plus grands constructeurs mondiaux, tels General Motors, Honda ou Volkswagen, tous implantés en Chine de longue date, ajoute-t-il. Mais aussi d'autres tels Toyota, Nissan ou Peugeot. General Motors a assuré ne pas àªtre particulièrement inquiet. «Nous pensons que la nouvelle mesure n'aura qu'un impact négatif minimal sur les projets de GM en Chine», a déclaré à  l'AFP Irene Shen, porte-parole du constructeur américain en Chine.
Chez Ford, le porte-parole Connie Jia a déclaré que cette mesure «n'aurait pas d'impact sur les investissements actuels en Chine», mais n'a pas souhaité faire de commentaires sur de nouveaux projets éventuels. «Ford reste fermement engagé sur le marché chinois qui représentera une grande partie de (sa) croissance cette décennie et au-delà», a-t-elle dit. Jia Xinguang, directeur général de l'Association des concessionnaires automobiles de Chine, estime pourtant lui aussi que les autorités pourraient bloquer tout nouveau projet étranger dans le secteur, comme des implantations d'usines. Cette décision est annoncée alors que les ventes de voitures en Chine ralentissent très nettement, après avoir atteint un record à  18,06 millions l'an dernier grâce à  une hausse de 32%. Pour Jia Xinguang, cette mesure «indique aux investisseurs étrangers que la Chine est en surcapacité et que l'investissement devient plus risqué». Les capacités de production s'élèveront dans les deux ou trois ans – quand les usines en construction seront entrées en production – à  35 millions d'unités, juge-t-il, «mais les estimations les plus optimistes de ventes portent sur à  peine 20 millions pour l'an prochain». Le secteur auto a perdu de sa vigueur après la suppression progressive des incitations à  l'achat telles que des réductions d'impôt pour les petites cylindrées. Les ventes ont chuté de 2,4% en novembre par rapport à  la même période de l'année précédente, à  1,66 million de véhicules, constituant le deuxième mois de baisse.    
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