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Le secteur des industries textiles et du cuir est malade. En dépit des différentes politiques d'assainissement, l'industrie textile tarde à amorcer sa reprise, estime Amar Takdjout, SG de la fédération textiles et cuir à l'UGTA. Avec moins de 4% du marché, l'industrie textile a perdu près de 250.000 emplois au cours de plusieurs opérations de restructuration entamées à la fin des années 1980 et a connu la fermeture d'au moins 25 entreprises, privées et publiques. Filature, confection, transformation, de grandes usines ont disparu depuis ces restructurations. Ceci dans la mesure où «le climat aujourd'hui est favorable à l'importation», estime M. Takdjout qui est intervenu hier sur les ondes de la Radio nationale. Le plan de restructuration du secteur, mis en place en 2011 par les pouvoirs publics avec à la clé une enveloppe de 2 milliards de dollars tarde à se concrétiser. Pourquoi' «Parce qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent une évaluation du secteur», dit il en soulignant qu' «on n'arrive plus aujourd'hui à suivre ce plan de restructuration». Mieux, Amar Takdjout affirme que «la relance (du secteur, Ndlr) tarde à venir», faisant remarquer que ce département a vu passer trois ministres en deux ans. Dés lors, «on n'arrive plus à suivre ce plan de restructuration qui se caractérise par sa lenteur».En fait, relève t-il encore, il s'agit «d'un problème de politique nationale, de choix et de timing à respecter», relevant que «ce qui manque dans notre économie, ce sont des décisions», avant d'appeler à «ce que cela change et que les dirigeants changent».Globalement, Amar Takdjout explique que le secteur du textile algérien est vieillissant, et il n'y a pas eu de formation de nouvelles compétences depuis 30 ans. Et, «si on opère rapidement la restructuration du secteur, on peut aller vite et créer plus de 30.000 emplois», précise t-il, avant de revenir sur le régime fiscal qui plombe le secteur. «Est-ce normal de taxer (30%) le produit fini avec la matière première à l'import'», s'interroge t-il, faisant remarquer que «c'est une démarche qui favorise l'importation aux dépens de la production» nationale. «Les conditions de production ne sont pas traduites sur le terrain, les gens attendent la restructuration industrielle qui tarde à venir», assène-t-il, avant de rappeler que près de 132 milliards de dinars ont été débloqués par les pouvoirs publics pour l'assainissement du secteur, dont 40 % pour l'investissement et la formation, le reste pour l'assainissement de la dette bancaire et parafiscale. Par ailleurs, il a annoncé, dans le cadre de la restructuration du secteur du textile, la réhabilitation et la réception prochaine des usines textiles de Meskiana, Cheraga et Tizi Ouzou, ainsi que la réouverture de magasins de vente à Alger.Le secteur devrait également enregistrer la réouverture d'autres unités de production dans plusieurs régions du pays. La situation du secteur des cuirs connaît par ailleurs la même déroute que le textile, puisque, explique M. Takdjout, «les unités de production de la chaussure ont subi le même sort que le textile». Pis, «le secteur du cuir est complètement désorganisé. Il faut donc réhabiliter la filière avec une meilleure organisation», préconise-t-il avant de relever que le secteur «est une niche d'activités économiques et d'emplois énorme».Par ailleurs, il est favorable à la dépénalisation de l'acte de gestion et une meilleure rétribution des responsables. «On ne peut travailler avec l'épée de Damoclès sur la tête, et il faut améliorer la rémunération des gestionnaires», a-t-il soutenu, avant d'espérer une hausse de la part du secteur en 2019 à 20% contre 4% actuellement.




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