Indignation en Algérie et à l'étranger

Les attentatsterroristes à la bombe qui ont secoué hier Alger, tuant 23 personnes etblessant 162 autres, selon un bilan provisoire, ont soulevé une grande vague decondamnations et d'indignation tant à l'intérieur qu'à l'étranger. Communautéinternationale, partis politiques et mouvement associatif ont exprimé leurhorreur et leur indignation suite aux deux attentats sanglants à la voiturepiégée perpétrés, hier en milieu de matinée, près du Palais du Gouvernement età hauteur du commissariat de police de Bab Ezzouar. Les premières réactions condamnant ces actescriminels sont venues de Paris, sous la forme d'un communiqué du ministrefrançais des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy.  Le Chef de la diplomatie française a expriméhier son «horreur» et son «indignation» après ces attentats et par-là même lesoutien de la France et sa pleine solidarité avec le peuple Algérien dans salutte contre le terrorisme. «J'exprime mon horreur et mon indignation après lesattentats qui viennent de frapper Alger», a déclaré Douste-Blazy. «J'assure lesautorités algériennes de notre pleine solidarité dans leur lutte contre leterrorisme», a ajouté le ministre, qui adresse ses «plus sincères condoléancesaux familles des victimes et à leurs proches». Ce communiqué a été suivi,quelques heures plus tard, par un message du Président français Jacques Chiracà Abdellaziz Bouteflika. Chirac a «condamné avec la plus grande fermeté» ledouble attentat à la voiture piégée à Alger et a exprimé «la profondesolidarité» de la France avec la lutte anti-terroriste menée par l'Algérie.«J'ai appris avec consternation les terribles attentats qui ont frappé Alger cematin. La France les condamne avec la plus grande fermeté», a écrit leprésident français. Chirac exprime «la profonde solidarité du gouvernementfrançais dans la lutte que les autorités algériennes mènent contre leterrorisme international, qui est un combat partagé par nos deux gouvernements». De son côté, le Chef du gouvernementespagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a exprimé, hier, sa «plus fermecondamnation» des deux attentats perpétrés à Alger. Dans un télégramme adresséau Président Abdelaziz Bouteflika, Zapatero s'est déclaré «profondément ému parla terrible nouvelle des tragiques attentats perpétrés aujourd'hui (mercredi) àAlger». «Je souhaite faire parvenir» à Bouteflika «ma plus ferme condamnation»,a ajouté le Chef du gouvernement espagnol. «Dans ces moments de profonde douleur,je vous demande, monsieur le président, de bien vouloir transmettre lasolidarité et la sympathie du peuple et du gouvernement espagnols aux famillesdes victimes», a conclu Zapatero.  La Ligue arabe a pour sa part condamné«fermement», hier, les attentats «terroristes» qui ont frappé le Maroc etl'Algérie. «La Ligue arabe condamne fermement (...) ces actes terroristes, cequ'ils représentent et leurs buts», a déclaré le secrétaire général de laLigue, Amr Moussa, dans un communiqué. La Maison Blanche a condamné, hier, elleaussi, les attentats en Afrique du Nord et a dit qu'elle coopérait avec lesautorités algériennes et marocaines pour identifier les auteurs, mais qu'ellene serait pas surprise si al-Qaïda était impliqué. Le Président russe VladimirPoutine a pour sa part condamné, hier, le double attentat «criminel» à lavoiture piégée à Alger.  Dans un message de condoléances communiquépar le Kremlin, le président russe a condamné un acte «criminel» qui «prouveune nouvelle fois que le terrorisme n'a ni nationalité ni religion et constitueun des défis principaux de toute la communauté internationale». Dans uncommuniqué, la Russie a également «condamné résolument ces actes ignobles desterroristes dont les victimes sont une nouvelle fois des innocents».       Sur la scènenationale, les deux attentats d'Alger ont provoqué une forte réaction de lapart de la classe politique et de la société civile. Dès la survenance desattentats meurtriers, les communiqués n'ont cessé de pleuvoir de toute part, dénonçantunanimement ces actes barbares. Le Rassemblement National Démocratique (RND)a exprimé sa ferme condamnation de «cette tentative criminelle et lâche».Dénonçant «d'autres attentats à l'explosif qui visaient les citoyens et qui ontété désamorcés par les services de sécurité», le RND exprime à travers soncommuniqué ses sincères condoléances aux familles des victimes des attentatsd'hier, saluant par-là même le courage et la résolution des forces de sécuritépour préserver la vie des citoyens.  Le RND, qui appelle à la plus grandevigilance et la mobilisation pour faire échec aux plans des criminels, affirmeque «quels que soient les sacrifices, le RND reste toujours au côté de l'Etatdans sa lutte contre les groupes terroristes résiduels (...)».  Pour sa part, le Parti des Travailleurs (PT)a tenu, dans un communiqué diffusé hier, à s'incliner devant la mémoire desvictimes et à exprimer son soutien à leur familles. S'interrogeant «à quiprofitent ces odieuses opérations terroristes?», le PT est convaincu qu'«aucunAlgérien digne de ce nom ne peut tirer profit de tels actes». «Mais qui a doncintérêt à déstabiliser notre pays à un moment où précisément la situationsécuritaire s'améliore effectivement, ouvrant des perspectives positives à lanation algérienne du point de vue de la restauration des conditions normalesd'exercice de la politique et du règlement des problèmes socio-économiques ?»,se demande encore le Parti des Travailleurs, qui conclut son communiqué enappelant à la vigilance pour préserver l'intégrité et la souveraineté de lanation. De son côté, l'Alliance Nationale Républicaine, (UDR, ANR et MDS, aileAli Hocine), a qualifié ces attentats d'une «gravité exceptionnelle par«l'importance des pertes humaines, par l'attaque d'un symbole de l'Etat (lePalais du gouvernement), par le recours à la technique du Kamikase, étrangèresà nos traditions, et enfin par le fait que ces attentats s'inscriventincontestablement dans la stratégie terroriste d'Al Qaïda à laquelle lesterroristes algériens ont proclamé récemment allégeance». Condamnant ces «actesbarbares» et s'inclinant devant la mémoire des «victimes innocentes», les troispartis, demandent «incessamment aux pouvoirs publics de mettre en oeuvre tousles moyens pour éradiquer définitivement le phénomène terroriste en Algérie».Et interpellent l'Etat et la classe politique pour «assurer politiquement lalutte antiterroriste qui doit bénéficier du consensus de la nation entière»,ajoutant dans le même communiqué : «Plus que jamais, la mobilisation des forcespatriotiques et démocratiques s'avère vitale pour barrer la route àl'intégrisme et à son bras armé, le terrorisme». Le MSP, a lui aussi fermementcondamné «ces actes criminels», confirmant «son refus de tous les moyens deviolence et de terrorisme quels qu'en soient les motifs» et appelant «lesAlgériens, gouvernement, partis et société civile, à la vigilance et lamobilisation pour déjouer ces tentatives désespérées visant vainement lasécurité et la stabilité des citoyens et l'unité du peuple». Pour sa part, leMouvement En-Nahda, qui a souligné que ces attentats terroristes surviennentalors que l'Algérie se prépare aux élections législatives, a exprimé sa fermecondamnation de cet acte criminel lâche qu'il considère comme «une tentativedésespérée pour replonger le pays dans une situation qu'il a déjà franchiegrâce à la concorde civile et la réconciliation nationale». Le Rassemblementpour la Culture et la Démocratie (RCD) a souligné que «la capitale vient devivre une série d'attentats sanglants qui surviennent dans un contextesécuritaire préoccupant». «Après une série d'opérations meurtrières, ajoute leRCD, dirigées contre les forces de sécurité, les Algériens renouent avec leterrorisme de masse ciblant population et institutions (...) Ces évènements quisont aussi la conséquence de tergiversations du pouvoir politique sont, selontoute vraisemblance, inspirés et exécutés dans le cadre d'une offensive del'internationale terroriste sur l'ensemble de la région.  La Tunisie et le Maroc ont enregistré desattaques visant aux mêmes objectifs: terroriser les citoyens et déstabiliserles Etats.  L'Algérie a connu d'autresépreuves et a su y faire face avec dignité, discipline et détermination. Lemême esprit prévaudra à chaque fois que la nation sera agressée», lit-on dansun communiqué du RDC.