Indignation à Constantine

En réaction aux événements survenus avant-hier à la cour d'Oran, un magistrat, syndicaliste, que nous avons pu contacter hier en début d'après-midi, n'a pas caché son indignation contre la violence exercée à l'encontre de ses confrères grévistes et accuse les donneurs d'ordres de cette intervention musclée de la Gendarmerie nationale de "personnes dangereuses qui veulent entraîner l'Algérie dans une spirale inquiétante".Il ajoutera que "ces pratiques scandaleuses de la tutelle ne vont rien changer à la détermination des magistrats qui tiennent à leurs revendications plus que jamais". Pour rappel, la grève illimitée des magistrats à laquelle a appelé le Syndicat national des magistrats (SNM) entame sa deuxième semaine, ce qui a poussé le ministère de la Justice à recourir à la force pour imposer son vaste mouvement. Suite à cela, le SNM a décidé la poursuite de la grève tout en assurant le service minimum, afin d'éviter des incidences sur les justiciables et leurs droits.
Par ailleurs, alors qu'on s'attendait à une réaction de la part des magistrats de la cour de Constantine et des quatre tribunaux relevant de sa juridiction concernant ce qui s'est passé à la cour de justice d'Oran, aucun mouvement de protestation n'a été signalé pour la journée d'hier. En effet, au niveau de la cour de Constantine, nous n'avons constaté aucune présence des services de l'ordre, à l'exception de quelques agents postés à l'entrée de l'institution.

Ines Boukhalfa