Algérie

Indigente gestionEdito : les autres articles


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A qui donc incombe, en Algérie, la responsabilité de mieux gérer les frêles recettes du pétrole ' A écouter les répétitifs messages d'alertes que lancent à tout bout de champ les décideurs, l'on serait presque tentés de comprendre que c'est le citoyen lambda qui est censé trouver remède à la vulnérabilité chronique du budget de l'Etat. Tout en faisant voter un projet de budget autorisant un déficit de plus de 18% du PIB, le gouvernement, par la voix de son argentier, a encore une fois jugé bon d'avertir qu'on serait bien avisés de s'inquiéter pour les finances du pays si les recettes du pétrole continuent à baisser. En bon argentier qu'il est, le ministre des Finances insiste encore sur la nécessité de diversifier les revenus de l'Algérie, la conjoncture pétrolière, nous rappelle-t-il, étant par nature trop capricieuse.Sauf que pendant ce temps, le Premier ministre, lui, tout conscient qu'il est aussi de la fragilité financière du pays, continue à battre la campagne pour autoriser bien des dépenses inscrites au budget de l'Etat. C'est que le gouvernement, qui nous alerte sur l'insoutenabilité du rythme actuel des dépenses, ne peut feindre ignorer que la population n'a droit jusque-là qu'à un simple effort budgétaire de «rattrapage» en commodités de base et en pouvoir d'achat. De même que les responsables du pays prêchent contre des appétits voraces à l'importation, de même jugent-ils imprudent de vouloir limiter les dépenses à l'importation, celles-ci étant constituées essentiellement de biens alimentaires, pour la plupart incompressibles, et de biens d'équipements indispensables au maintien de la croissance actuelle de l'économie nationale.
Peu regardants sur la dépense nécessaire à l'apaisement politico-social ni sur celle qu'exige toute bonne stratégie électoraliste pouvant servir la pérennisation du pouvoir, les décideurs économiques se contentent donc de nous prévenir du sombre avenir qui risque d'être le nôtre si les recettes pétrolières venaient à ne plus suffire. Or, à côté de cette bonne vieille vérité que nous connaissons que trop, il est d'autres vérités que les responsables du pays devraient au moins avoir la décence d'assumer. La pauvre compétitivité de l'économie nationale hors hydrocarbures, la mauvaise allocation des ressources publiques issues du pétrole, le creusement des déficits budgétaires, la persistance de ceux sociaux et, en somme, les incertitudes qui pèsent sur l'avenir du pays sont autant de maux auxquels eux ont en priorité la responsabilité de trouver un remède. Ce pourquoi, d'ailleurs, ils sont à la tête de l'Etat.
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