Algérie

INDICES LA CHRONIQUE DE MADJID BEKKOUCHE-Qui voudrait refonder le système financier '



 La crise financière internationale continue de faire parler d'elle aujourd'hui plus que jamais et, à  l'approche du rendez-vous du G.20, on évoque de plus en plus la nécessité de refonder le système financier international. Une nécessité admise par une majorité, dont les Européens qui, à  leur corps défendant, ont reçu de plein fouet l'ouragan financier qui leur parvenait des Etats-Unis. Le système financier a été d'ailleurs pointé du doigt dès que les effets de la crise financière commençaient à  révéler un gouffre beaucoup plus profond qu'il n'avait été apprécié au début et dès que la conviction s'est fait  forte, chez la majorité, qu'on n'en viendrait pas à  bout même à  coups de centaines de milliards de dollars de subventions. En fait de refondation du système, il est question de s'attaquer frontalement aux paradis fiscaux et bancaires qui font l'objet d'un véritable discours inquisitorial en Europe depuis le début de la crise, aux fonds spéculatifs, aux banques d'investissements et autres émetteurs de crédits hypothécaires ; des entités qui n'ont jamais été soumises aux mêmes règles prudentielles que les banques et qui ont creusé dans le sillon du risque une voie qui a créé, après le krach, des crédits toxiques d'une valeur de 10.000 milliards de dollars, soit l'équivalent des actifs circulant dans les banques américaines.   C'est donc d'une absence de régulation que provient le principal de la crise financière, un système bancaire qui a vu et laissé évoluer, en dépit de tout bon sens, des pratiques parallèles qui profitaient de la complexité du système financier pour nourrir, dans l'opacité et sans considération des niveaux de risque, des bulles en tous genres, qui ont fini par éclater. La source du mal, contrairement à  ce qui se dit, n'a pas été découverte avec l'avènement de la crise, car elle était identifiée en tant que telle depuis toujours. C'est juste que la crise l'a rendue publique, en favorisant, par sa gravité, un débat sur la finance internationale qui est sorti de la sphère privée des initiés pour devenir une chose non seulement publique, mais faisant également l'objet de graves divergences entre les grands acteurs de la finance mondiale. Car les uns voudraient refonder le système et s'inscrire en rupture avec Bretton Woods pour survivre, alors que les autres ne peuvent souscrire à  cette vision sans renoncer à  ce qui fonde leur toute-puissance économique. Les uns dans ce cas seraient les Européens et les autres, les Etatsuniens, comme les appellent les Canadiens. Mais parmi ces acteurs qui divergent sur ces questions, il n'y a pas de victime, à  proprement parler. Ce sont tout juste des joueurs dont le bluff financier a été éventé lors d'une gigantesque partie de poker. L'un voudrait se retirer sous la panique, l'autre, qui a trop misé pour renoncer, préfère relancer, quitte à  s'endetter à  mort, pour tenter de se refaire.  C'est le cas des Etats-Unis qui ont, durant plus de 20 ans, construit leur croissance sur l'édifice fragile de la surconsommation et qui ne peuvent connaître la moindre reprise qu'en renouant avec ce mode de vie que personne désormais ne leur envie.


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