Algérie

Indicede Madjid Bekkouche : Le G20 survivra-t-il aux différences '



Les pays membres du G20 se sont rencontrés afin de statuer sur les solutions d'appoint à  apporter aux effets de la crise économique mondiale et de la crise financière dont elle est le pendant. Un des effets qui focalise toute l'attention n'est autre que le déficit budgétaire, invité d'honneur de la crise et qui entend s'inscruster encore des années durant dans tous les pays touchés de plein fouet par la récession de 2009. Pour pas moins de vingt pays qui représentent plus de 85% de l'économie mondiale, entre grands pays industarialisés et grands pays émergents, les divergences sur la manière de faire face à  la crise se sont à  maintes reprises exprimées, mettant en lumière des différences de perception autant de l'ampleur de la crise que des moyens à  mettre en œuvre pour y faire face. Ainsi, et si au précédent rendez-vous du G20 il était surtout question d'agir dans un élan consensuel pour gérer une situation de crise qui requérait alors une décision commune et rapide, la rencontre de cette année a été, au contraire, une occasion pour chaque partie - les différences étant à  régionaliser dans ce cas - de briller par ses différences et on a eu droit, à  la grande suprise des observateurs, à  une acceptation mutuelle des spécificités des uns et des autres, dont la conséquence logique a été d'envisager de semblables objectifs, quitte à  ce que chaque partie agisse en fonction de ses marges de manœuvre et de ses caractéristiques économiques, financières et fiscales. Devant une Europe très chaude à  l'idée de réduire ses déficits budgétaires, on avait des Américains enclins à  regarder du côté de la consommation, et des Chinois jaloux de leur politique monétaire, mais décidés à  considérer l'idée d'un soutien à  la consommation locale. C'est dire que devant un phénomène identique de déficit budgétaire et d'endettement, les pays du G20 qui entendent faire le lit d'une croissance autrement plus prometteuse pour les années à  venir, ont voulu donner l'image, plutôt que celle de pays divergents en tous points, de pays qui ont des situations économiques différentes imposant à  chaque pays de son côté, en vue d'objectifs certes identiques, d'aller au rythme qui lui sied le mieux. Cette conciliation est tout à  fait compréhensible dans un cadre aussi large que celui du G20, dont la jeune expérience en tant qu'espace de concertation, méritait bien une concession de part et d'autre, qui donne ses chances à  ce forum économique international pour s'inscrire dans la durée, au lieu de déboucher, dès ses premières années sur une inconciliation qui révèlerait des divergences stratégiques entre ses membres. Cela, pour le moment, personne n'en veut, Américains en tête, le G20étant le nouveau garant de la solvabilité financière, à  terme, du système de Bretton Woods, dont les Occidentaux ont prolongé la vie après qu'il eut révélé toutes ses tares.


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