Une économie moderne ne se construit pas que sur la base de succès industriels ou commerciaux ; elle ne se fonde pas non plus sur les seuls triomphes sectoriels en matière de dynamisation des activités et de vivification de la croissance économique. Une économie moderne a également besoin de transparence dans le processus économique, financier et fiscal. On peut même dire qu’une économie ne peut avancer et se dire moderne que si elle adopte les modèles de gestion tels que la modernité en reconnaît le bien-fondé et l’efficacité. Des modèles de gestion qui ont pris des valeurs comme références pour se définir un itinéraire de production économique. Transparence, lisibilité, traçabilité, salubrité et on en oublie, balisent en effet la voie vers des tracés de production économique qui ne font aucun doute sur le succès d’une telle entreprise. Il n’est pas jusqu’à la construction statistique et de gestion des données qui n’est plus possible en l’absence de transparence, sinon complètement faussée à force de chiffres erronés et de falsification des transactions. Ce alors que sous d’autres cieux, l’exactitude des données et la fiabilité des chiffres ne permet pas seulement de mieux gérer le présent, mais également d’élaborer des approches prospectives dont la portée anticipative autorise des marges de manœuvre formidables pour les gestionnaires dans la préparation des conditions de la prospérité économique et sociale pour l’avenir. Il ne fait aucun doute que le diagnostic concernant la transparence de gestion économique en Algérie est désastreux. Ce constat, quoi que négatif, peut représenter, en soi, un début prometteur en matière d’initiation d’une ère de transparence économique, en donnant lieu à des mesures adaptées qui contribuent à la fois à installer les conditions matérielles de la transparence, et une culture de la transparence qui soit forte de la conviction générale que les mesures prises sont de nature à favoriser la propérité pour tous. Car autant un système de gestion illicite peut susciter la complicité de la majorité, autant un système de gestion officiel peut susciter l’adhésion si la transparence de gestion offre à cette même majorité le même gage de viabilité économique. D’où la nécessité d’une action triangulaire qui fait se compléter trois actions dont la solidarité mutuelle assurerait d’un résultat : légiférer, communiquer, sanctionner.Cela étant dit, il existe un préalable à cela qui consiste dans la confrontation éprouvée entre les conditions de la transparence économique et celles de la viabilité économique pour s’assurer que les pratiques qu’on veut faire disparaître du marché ne sont pas consubstantielles au marché lui-même. Il s’agit de faire disparaître la mauvaise économie, pas l’économie entière.
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Posté Le : 16/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. B.
Source : www.horizons.com