Algérie

Indicede Madjid Bekkouche : L'Afrique, entre espérances et ambitions



En rappelant aux pays riches leurs engagements vis-à-vis de l'Afrique et en les pressant de débloquer les aides promises pour soutenir le développement du continent, le Président Bouteflika se faisait le tribun avisé de l'Afrique que la crise économique mondiale a affectée de plusieurs façons, dont la plus néfaste a été de réduire de plusieurs points le rythme de croissance économique, alors à  son plus hautniveau durant toute cette décennie. Aujourd'hui, il se vit au sein des économies africaines une reprise, certes inégale, mais une reprise tout de même, qui a prouvé la résistance du continent à  la crise économique mondiale, signalant des effets de retour de vitalité économique, vacillant, selon les régions africaines, entre 6, 5 et 4% de taux de croissance. Ce qui est, dans le contexte de l'économie mondialisée, une bonne raison de nourrir de grandes espérances pour le continent dans les dix prochaines années. Ce qui, en revanche, ne plaide pas pour un satisfecit, c'est qu'en dépit de ce regain de croissance progressif, il faille se résoudre à  penser que l'Objectif du Millénaire de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté en Afrique à  l'horizon 2015, est compromis. C'est que l'Afrique ne se ressent pas seulement des effets de la crise qu'elle semble pouvoir surmonter, mais de problèmes structurels antérieurs à  la crise. Il était donc espéré que l'aide au développement dont le montant devait àªtre revu à  la hausse par les pays riches, contribue à  résoudre ces questions, surtout dans les pays où les conditions de bonne gouvernance ont été réunies ces dernières années. Quoi qu'il en soit, il était évident, au vu de la teneur du discours du président de la République, que l'Algérie exprimait devant le G8 les aspirations globales de l'Afrique en tant que continent en voie de développement, mais également en tant qu'ensemble multinational concerté qui s'est organisé, à  travers l'Union africaine, et qui est allé, vers les instances internationales ainsi que vers les grands ensembles économiques, avec des solutions bien africaines au développement et un cadre institutionnel qui n'est autre que le Nepad,   en mesure d'offrir aux interlocuteurs de l'Afrique les garanties   d'une capacité d'adaptation et d'action africaines aux défis actuels. Mais une Afrique qui a fondé ses actions, sa stratégie et ses objectifs sur des aides et une assistance qui ne viennent toujours pas, a de quoi s'inquiéter pour son avenir, au moment où paradoxalement le continent veut et doit s'impliquer activement dans la gouvernance mondiale, pour avoir son mot à  dire sur le système financier international, son mot à  dire sur les règles mondiales du commerce, et son mot à  dire sur le sort que le monde réserve à  la question primordiale du climat.


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