Dans son tout dernier discours, le président de la République a encore une fois clarifié sa position et sa perception par rapport à l'entreprise algérienne. Nulle distinction, dans ses propos, entre l'entreprise publique et l'entreprise privée. Au contraire, il y a eu cette mise en exergue de la communauté du destin et donc aussi des enjeux et des défis qui engagent l'avenir partagé des entreprises algériennes, privées et publiques confondues. La meilleure entreprise qui vaille pour l'Algérie ne vaut pas par son statut d'entreprise économique publique ou privée, mais bien par sa capacité à produire, à bien produire, à générer des richesses et donc à créer de la croissance et de l'emploi. Pour cela, l'entreprise algérienne a besoin de se mettre dans les conditions de la performance, d'être dans des normes de gestion viabilisantes, qu'il s'agisse de masse salariale ou de niveau d'investissements et de moyens mobilisés, et de se mettre dans une posture de veille stratégique par rapport à la concurrence internationale. On dit d'une entreprise privée qu'elle dispose d'une grande marge de manœuvre managériale, d'une rapidité et d'une certraine souveraineté dans la prise de décision. Ce qui n'est pas faux relativement, quand on sait tout le désavantage que recouvrent ces points pour l'entreprise publique où la réactivité à des faits de marché est parfois ralentie par des procédures de remontée de l'information et de concertation dans des cadres organisés pour plus ressembler à des administrations, qu'à des entreprises dont la survie est pourtant une question de vitesse et de justesse dans la réaction. Aujourd'hui, il n'y a plus aucun intérêt à ce que la relation entre entreprises privées et entreprises publique soit perçue comme un duel. L'enjeu est surtout d'avoir des entreprises qui réussissent et qui ne soient pas des gouffres financiers pour la collectivité nationale. C'est en cela que le soutien de l'Etat et l'investissement que cela induit dans l'effort de mise à niveau sont primordiaux, qui devraient permettre aux entreprises non seulement de se mettre au diapason des exigences de l'heure en matière technique, technologique et managériale, mais également, grâce à cette approche normalisante, gommer, peut-être définitivement, les clivages culturels et organisationnels qui existent entre l'entreprise publique et l'entreprise privée. D'ailleurs, à trop s'imposer dans le discours des uns et des autres, cette réalité duelle donne l'impression de diviser l'économie algérienne, non pas en pôles économiques ou en secteurs d'activités, mais plutôt selon des critères non pertinents qui n'ont de réalité que les avantages ou les travers que l'on veut bien mettre dans l'une ou l'autre des deux entités économiques. Comme si, à nombre égal de salariés, l'entreprise privée ou celle publique avait plus ou moins de mérite l'une que l'autre dans le façonnement du niveau et de la qualité de vie du salarié ou de la famille algérienne.Quoi qu'il en soit, pour les deux entités, l'heure n'est pas à la quête de la bonne généalogie, elle est au défi économique, dont la consécration effective demeure tributaire du dépassement de ses propres limites, pour aller vers un programme de développement, gage de prospérité, mais aussi espace de remises en question et pourquoi pas aussi un tremplin de croissance pour que l'entreprise algérienne tout court, en sorte grandie par ses acquis qui seront forcément ceux de toute l'Algérie.
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Posté Le : 27/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Par Madjid Bekkouche.
Source : www.horizons.com