Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Valoriser les cadres, sauver l'entreprise



Le cadre algérien, au sein de l’entreprise économique nationale, qu’elle soit publique ou privée, n’est pas exploité à sa juste valeur pour des raisons évidentes de lourdeurs hiérarchiques et de bureaucratie, dont l’entreprise économique n’a  rien à faire, mais qui sont là, tout de même, parce que le management interne et la gestion des ressources humaines n’ont pas été rationalisés de manière à évaluer, avant de les adopter, l’efficacité et même la fonctionnalité de certains modes de gestion. Dès sa prise de fonctions, le cadre algérien, souvent recruté sur la base d’un diplôme et non en fonction de compétences avérées et dûment identifiées, est placé à un bureau ou, quotidiennement et durant peut-être des années, il ne sera évalué que sur sa présence physique et sur l’émission ou la production de documents administratifs. Combien sont-ils, au sein de ces entreprises, dont la routine annihile les meilleures volontés, et les contraintes de présence horaires tuent le plaisir du travail ''C’est qu’on n’a pas pensé le cadre algérien, dans la majorité des situations du moins, dans ses dimensions intellectuelle et créative, mais plutôt à travers son apport technique strictement.'Ce qui est un choix de chefs d’entreprises à qui ces considérations de management moderne n’échappent pas, mais qui croient pouvoir assurer, par eux-mêmes, les fonctions intellectuelles et créatives, réduisant les cadres qu’ils recrutent et dont ils exigent une présence horaire inconditionnelle, à de simples exécutantes. Pourtant, et s’il est vrai que les fonctions ingrates de routine et de continuité de service installent l’entreprise dans une quotidienneté nécessaire à son fonctionnement, ce sont les capacités d’innovation, la créativité, l’intelligence en œuvre des cadres suffisamment motivés pour aimer leur entreprise, qui peuvent assurer la pérennité de celle-ci et lui faire dans beaucoup de cas des sauts qualitatifs remarquables. Un cadre qui s’ennuie, qu’on n’implique pas dans la décision et dans le processus d’innovation et à qui on exige un acte de présence sans plus, est soit un esprit qu’on assassine tous les jours, soit un précieux collaborateur potentiel candidat au  départ, prêt à toutes les alternatives pour quitter une entreprise qui, en définitive, ne mérite pas ses cadres ni ne promet des perspectives florissantes pour l’avenir.'En fait, de telles entreprises continuent d’exister avec de telles options de gestion, car les conditions économiques ne sont pas encore suffisamment contraignantes pour imposer de nouvelles règles qui sont, sous d’autres cieux, d’ores et déjà anciennes, largement éprouvées dans leur efficacité et sans lesquelles, désormais, tout bon chef d’entreprise ne peut imaginer pouvoir s’imposer.


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