Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Quel modèle de gestion pour les grandes infrastructures '



L'Algérie a besoin de revoir ses modèles de gestion des grandes infrastructures et des grandes installations qui sont garantes du développement économique et social. Il s'agit d'un constat qui tient, non pas du jugement selon lequel un modèle de gestion est bon ou mauvais, mais plutôt du jugement qui part d'une vérité universelle selon laquelle le modèle de gestion idéal est celui qui pérennise l'activité ou le domaine auquel il s'applique. C'est le cas des installations hydrauliques et électriques, des infrastructures autoroutières et de tant d'autres soubassements du développement économique et social hautement capitalistiques, qui ont besoin d'être pérennisés par la voie du réinvestissement et à  travers la budgétisation conséquente de leur entretien et de leur bon fonctionnement. Il est vrai que l'effort de départ qui a consisté dans la construction de cette palette formidable d'infrastructures et d'installations ne pouvait àªtre que d'origine publique, l'Etat détenant les ressources conséquentes pour répondre à  un besoin aussi crucial d'investissement.Néanmoins, il reste tout aussi vrai que la prospérité ou l'aisance financière dans laquelle se trouve actuellement le Trésor public, et qui a permis ce volontarisme budgétaire inédit, pourrait ne pas àªtre la condition de demain, sachant que à  un horizon précis ces mêmes installations qui ont requis une telle débauche de fonds, devraient requérir des efforts similaires.C'est là une situation qui n'est pas nouvelle, l'Algérie ayant été réduite à  surseoir à  des projets très importants à  un moment de crise financière et l'on a pu apprécier le coût d'une paralysie de ce genre sur le développement global du pays.A titre d'exemple, pour qu'une autoroute de l'envergure de l'axe Est-Ouest puisse àªtre entretenue de manière à  résister au temps et à  demeurer praticable durant toute sa durée de vie pour laquelle elle a été conçue, elle doit faire l'objet d'une gestion permanente dans un cadre rigoureusement économique, en produisant, elle-même, et les fonds nécessaires à  cet entretien et la fiscalité par laquelle l'Etat pourra, à  terme, consentir, de nouveau l'effort de la reconstruction. Autrement dit, elle a besoin d'un système de péage dont la valeur économique et de rentabilité correspond à  la dimension de l'investissement courant et de celui à  venir. En fait, la pratique qui consiste à  faire contribuer financièrement l'usager, le consommateur, le citoyen à  la pérennisation des infrastructures, est salvatrice dans ce sens qu'elle est le seul moyen de lui garantir, sur le long terme, la disponibilité et l'efficacité de ces infrastructures, et de prémunir le processus de développement social et économique de la défaillance ou de la faiblesse de ce qui est reconnu pour constituer la base même du développement.


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