Algérie - Revue de Presse

Indice de Madjid Bekkouche : Quand la Chine découvre le consumérisme



Il a fallu une crise économique mondiale pour créer les conditions économiques qui allaient faire faire à  la Chine le bond attendu sur la voie de l'éviction des Etats-Unis d'Amérique de la place de numéro un dans un des innombrables créneaux de la consommation. Et voilà que la Chine confirme ce que les statisticiens suivaient avec attention, à  savoir qu'elle est, depuis janvier 2010, le plus grand marché de l'automobile au monde avec pas moins de 13,64 millions de véhicules/an.Comment cela a-t-il pu advenir dans un pays, touché tout de même au plus haut degré par la contraction mondiale de la production et des importations, de surcroît durant l'année 2009, exercice que les pays du monde entier ont passé à  cuver les effets désastreux de la débâcle financière et ses retombées sur l'économie réelle ' En fait, les autorités chinoises se sont révélées très bien avisées quant à  la façon de gérer, dans l'urgence, la mauvaise passe qui a prévalu au plus fort de la crise, en début 2009, et cela en procédant tout simplement à  l'injection de centaines de milliards de dollars dans des programmes de construction infrastructurels, des programmes sociaux et autres mécanismes de mobilisation de fonds en direction des populations chinoises afin d'inverser les effets de la déprime économique.Il a fallu donc cette crise économique pour que la consommation chinoise, notamment de véhicules, augmente, entre 2008 et 2009, de près de 50%, passant de neuf et quelques millions de véhicules à  plus de treize millions d'unités. En fait, la Chine a su savamment doser les solutions en répondant à  une crise assez violente, par des remèdes structurants, puisque la Chine est identifiée comme une économie essentiellement tournée vers l'exportation, tranchant par cette caractéristique, avec l'économie américaine qui, elle, outre qu'elle soit fortement exportatrice, est surtout une économie de consommation. Les centaines de millions de consommateurs chinois, en l'absence d'un système de santé et de sécurité sociale, demeurent entités négligeables en comparaison avec le modèle consumériste américain. D'où le fait que les spécialistes de l'économie chinoise ne donnaient pas cher de l'équilibre économique de Pékin, sachant que la chute des exportations allait produire une baisse de la croissance économique en dessous du seuil vivable des 6%. Ce qui ne fut jamais, le Trésor chinois ayant injecté des fonds conséquent pour stimuler la consommation interne. Ce qui a permis de compenser, durant le passage difficile, les 30 millions d'emplois perdus sur la zone industrielle du littoral, et de soutenir la croissance dont il était attendu, avant l'avènement de la crise, qu'elle atteigne les 12 à  13%. En attendant, les Chinois supplantent subrepticement les Américains sur des domaines, certes peu déterminants, mais qui restent symboliques tout de même, surtout quand cela se produit en 2009, l'année de la débâcle des géants américains de l'automobile. Même en termes de consommation, il s'agit d'une performance de marché qui traduit la vitesse d'évolution d'une société qui bat des records en étant encore amoindrie socialement ; signifiant que le plus fort des miracles est encore à  venir.


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