Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Pour re-tisser un réseau textile national



Le secteur du textile a connu, dans le monde entier, un redimensionnement conséquent après l'offensive asiatique, notamment chinoise, et ce sont, successivement, les réseaux textiles nationaux des pays d'Europe, d'Afrique et d'Amérique qui ont dû soit revoir leur stratégie, soit se restructurer pour mieux faire face à  ce déferlement extraordinaire de produits hautement compétitifs, soit tout simplement se réduire au point de devenir invisible sur un marché désormais acquis aux produits étrangers. Ce fut le cas, en Algérie, du secteur national qui, dès l'ouverture du marché à  la concurrence étrangère, a connu une profonde dépression, traversant une période faite d'incertitudes et condamnant les plus dynamiques à  une logique de survie à  travers des reconversions, de dernier recours, dans des niches du secteur où le mot d'ordre était : la survie avant toute chose. Aujourd'hui, et à  la faveur de la politique de réhabilitation de l'industrie nationale, le secteur du textile semble revenir à  la surface, à  la fois pour porter ses ambitions et ses attentes aux décideurs et pour signifier, également, qu'il a pu survivre à  la traversée du désert qui a caractérisé ces activités en dépit de toutes les difficultés économiques auxquelles il a dû faire face. Mais il faut le dire, les opérateurs du textile – et ils sont nombreux dans ce cas – connaissent, avant même de pouvoir bénéficier d'un quelconque soutien direct de la part de l'Etat, un regain d'activité que favorisent des commandes institutionnelles et privées, motivées soit par la volonté de rompre avec la chaîne de l'importation, soit par le choix de jeter son dévolu sur un fournisseur local qui offre l'avantage de la proximité, et du respect des spécificités personnalisées de la commande, soit par le fait que le chemin de l'importation est devenu trop difficile à  emprunter. Quoi qu'il en soit, le secteur du textile est sur le point de se profiler comme un interlocuteur soutenable auprès des pouvoirs publics pour trouver sa place dans la stratégie de réhabilitation de son activité, manifestant aujourd'hui une disponibilité à  toutes les formules susceptibles de le viabiliser, qu'il s'agisse de privatisation ou de partenariat avec des investisseurs locaux ou étrangers. D'aucuns attribuent, à  juste titre d'ailleurs, un rôle régulateur aux opérateurs publics et privés du secteur du textile, mais également une alternative possible à  des produits venus d'ailleurs et qui ne sont pas dans le rapport qualité/prix qu'en attend le consommateur algérien. Cela dit, les «textiliens» sont conscients de la mue qu'ils doivent opérer pour se soutenir, sur le marché national, et des attentes nouvelles du client algérien, et d'une concurrence féroce de l'étranger.


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