Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : On ne peut s'ouvrir sans réserves



A voir les effets conjugués des mesures contenues dans la loi de finances complémentaires, et ceux qui se sont manifestés au niveau de certains secteurs dont la vitalité commence à  se confirmer, notamment dans le secteur agricole, on est en droit de penser que cette année 2009 sera, en effet, l'année de la mesure et la référence en termes de gestion des situations de crise, mais aussi des phases de transition économique. On a vu comment la hausse à  l'international des prix des produits alimentaires entre 2007 et fin 2008 a provoqué plus que le doublement des prix à  l'importation, et comment également, sur la même période, on a vu s'emballer la demande sur certains produits grand public du fait de la libération des crédits à  la consommation aux particuliers. Une pression économique qui a dopé la facture à  l'importation de l'Algérie, dans un contexte où l'embellie financière, heureusement, a permis d'y faire face.  La crise économique mondiale ayant imposé ses conditions à  l'échelle planétaire avec son lot de retranchements protectionnistes, de chasse aux ilots exceptionnels de croissance, et de baisse de plus de la moitié des prix du pétrole sur le marché international, l'Algérie se devait d'adapter sa politique budgétaire pour la mettre en phase avec cette nouvelle donne économique en éliminant toute dépense inutile, en endiguant les flux d'importation en fonction de choix prioritaires et en suscitant, par des mécanismes et des balisages réglementaires, des orientations d'affaires auprès des opérateurs étrangers et locaux, qui soient bénéfiques à  l'économie et à  la finance nationales.  A y regarder de plus près, l'effet recherché n'est pas exclusivement à  caractère d'épargne, même s'il l'est en partie. Il est recherché des effets qui soient porteurs, à  long terme, pour l'économie nationale, notamment l'investissement étranger direct, mais dans les conditions de l'Algérie, qui permettent sinon de dynamiser l'outil industriel local, du moins de ne pas frayer un grand canal de déportation du capital financier local vers des cieux d'où ne s'est manifestée ni intention d'investissement, ni volonté de partage de savoir-faire ou de transfert technologique. La réalité économique de l'Algérie se perçoit de façon équivoque, prêtant à  la quiétude quand on apprécie les promesses que portent tous les secteurs économiques dont les pouvoirs publics œuvrent à  faire autant de foyers de croissance, mais en même temps, invitant à  la plus grande des prudences quand on s'arrête, méditatif, sur le fait qu'à ce jour seuls le secteur énergétique et sa rente offrent à  l'Algérie les moyens de sa politique de développement. En attendant que cette dernière réalité soit détrônée par l'avènement d'une économie réellement multipolaire et, donc, par la diversification des richesses, l'Algérie ne peut s'ouvrir à  l'économie mondialisée sans réserves.


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