Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Le livre, un secteur d'activité porteur



La politique qui se mène actuellement en direction du livre, en tant que produit culturel, est en train de favoriser, lentement mais sûrement, l'émergence d'une véritable industrie dédiée au monde livresque. D'une part, une culture au service du livre, et de l'autre, un livre au service de la vie économique.Cela se conçoit bien d'un point de vue culturel, tant il est vrai qu'on ne peut laisser le livre livré à  lui-même et en proie aux aléas auxquels l'expose la seule loi de l'offre et de la demande, sans lui insuffler l'énergie nécessaire qui le viabilise et lui restitue ce qu'il est le premier à  mériter avant toute chose, c'est-à-dire ses lettres de noblesse. Comme dit l'adage, quand l'argent va, tout va, et le livre, tout aussi sensible que le reste à  cette question primordiale, n'a pas manqué de réagir, ces trois dernières années, à  un soutien financier venu à  point nommé pour le sauver, lui, de la paupérisation, et la vie culturelle dans son ensemble, d'un profond sommeil.Cette démarche est d'autant plus engageante, quand, du point de vue économique, elle s'avère porteuse. Car la renaissance du livre apporte, avec elle, sa foison d'écrivains et d'éditeurs, des professionnels, mais aussi des débutants qui avancent lentement sur cette voie, construisant, subrepticement, les bases d'une industrie du livre qui est, de fait, un secteur d'activités à  part entière, même si, de par sa vocation hautement culturelle, il requiert une attention et un traitement entièrement à  part. Le versant économique du livre, une fois stimulé, ne s'est pas fait attendre. En effet, en trois années, seulement, de politique soutenue en direction des éditeurs, des activités entières se sont vues dynamisées, d'autres ont connu une croissance qui a doublé les chiffres d'affaires, suscitant de nouveaux investissements dans les outils de production et dans les ressources humaines. Les librairies, autrefois réduites à  mettre la clé sous le paillasson, voient des perspectives nouvelles s'ouvrir devant elles, alors que de nouvelles sont en train de s'installer avec pignon-sur-rue.Ce qui augure d'horizons encore plus prometteurs pour cette industrie du livre, c'est qu'elle s'adosse à  une politique naissante de budgétisation progressive de soutien au livre, une politique qui n'a pas encore achevé tous ses chantiers et qui affine, au fur et à  mesure, sa stratégie et ses instruments d'approche. L'enjeu : soustraire le livre à  la loi du seul marché, en faisant faire à  l'approche culturelle et à  celle strictement commerciale la moitié du chemin, pour qu'à la fin, ce compromis aboutisse à  deux résultats constructifs pour l'Algérie : un livre fort et dynamique qui construise les futures générations et une industrie florissante qui contribue à  la prospérité de ceux qui en vivent et de l'Algérie.Il n'y a, à  ce dernier titre, qu'à voir ce qu'il est advenu des politiques de soutien au livre sous d'autres cieux. Celles-ci ont favorisé, à  terme, un rayonnement culturel et intellectuel qui a stimulé économiquement l'activité, au point de lui ouvrir les marchés à  l'international. Nous en sommes encore loin, mais le mérite d'avoir commencé, au moment où notre économie se construit, nous offre toutes les chances de conciliation entre les aspirations culturelles et les ambitions économiques. 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)