Indice de Madjid Bekkouche : L'Université doit investir dans la productivité

Des questions liées aux enjeux de développement qui suscitent l'attention en Algérie, celle de l'université s'avère des plus structurantes et des plus primordiales au point le plus intense qu'il soit possible de l'imaginer, car c'est à  l'Université que s'est conçue la modernité de l'Occident, et que s'est conçue sa suprématie scientifique, technologique et industrielle. C'est aussi à  l'Université que continue de s'entretenir l'hégémonie du savoir qui gouverne aujourd'hui le monde, et qui décide à  qui appartient le présent et à  qui appartiendra l'avenir économique. Penser université, c'est penser intelligence, capacité de créer le monde et de le vivre, et aptitude structurelle, et non plus seulement individuelle, à  innover, à  réfléchir à  des solutions aux problèmes de sous-développement, aux questions de développement, aux enjeux de la course technologique et aux moyens, les plus optimums de mettre l'université au service de l'économie et l'économie au service de la recherche universitaire.C'est en cela que la démarche suppose un acte inaugural dont le bon sens voudrait qu'il provienne de l'université même. Autrement dit, la société dans son ensemble, décideurs politiques, opérateurs économiques et société civile admettent, indiscutablement, que l'intelligence universitaire doit se faire force de proposition en produisant les mécanismes et les recettes de sa propre modernisation. De la sorte, elle assure à  la réflexion un avenir sur le terrain de l'application et à  l'application, des acteurs à  même de la prendre en charge. L'université a besoin de redéfinir ses missions, après avoir satisfait à  un manque à  àªtre et surtout après avoir permis de doter le pays et l'Etat des cadres nécessaires à  la gestion des activités humaines dans leur ensemble. Mais avant cela, elle a besoin d'être gérée selon un modèle managérial qui reproduise les conditions de performance et d'efficacité, avec ses paramètres de gestion des ressources humaines, de définition des objectifs, d'obligation de résultat, d'optimisation des coûts, d'implication du mode de fonctionnement et d'action dans les enjeux de développement durable…L'université doit se positionner comme une entreprise ayant des actionnaires que sont les Algériens, des clients que sont les étudiants et les opérateurs économiques. Aux premiers, elle doit offrir le gage d'une formation de qualité qui leur garantiT les meilleures chances de viabilité sur le marché de l'emploi, aux seconds, elle doit offrir non seulement des compétences, mais également des cadres conscients de leur rôle, à  l'éveil des enjeux de l'heure. Enfin, l'Université doit faire sa mue pour àªtre au diapason des défis pour lesquels elle doit accompagner le développement de l'Algérie et, pour peu qu'on admette que le plus crucial des développements est celui de l'économie. Il faut que l'université devienne, à  tout prix, productrice de savoir, génératvice de savoir-faire, autrement dit, du savoir qui soit source de valeur économique.