Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : L'ouverture oui, mais pas à n'importe quel prix



Beaucoup de choses ont été dites sur les nouvelles orientations en matière de régulation économique. D'aucuns y vont avec une perception qui pointe bien le sens de leurs intérêts, mais a-t-on pris le temps de situer l'intérêt, bien compris, de l'Algérie ' C'est là une question qui vaut tous les détours, car, l'Algérie, au cœur de mutations économiques majeures et en plein processus de construction et de développement, est en quête permanente d'équilibres économique et social.Une quête permanente qui n'est guère facile dans un contexte d'ouverture économique, dont le moindre des effets a été de favoriser une offensive commerciale internationale en direction du marché algérien, adossée à  des mécanismes financiers, tels que le crédit à  la consommation, qui ont quintuplé la demande, en lui offrant les moyens de s'exprimer essentiellement en direction de biens de consommation importés. Ce qui a donné lieu à  une dérive financière, tirant vers le haut, et à  une très grande vitesse, la facture à  l'importation et menaçant par la même les équilibres financiers de l'Etat au moment où, paradoxalement, tous les efforts, dans ce sens, se focalisent sur le développement économique et le renforcement du bien-être social par l'accès au logement. Cela d'autant que les années 90 ont mis à  rude épreuve l'équilibre social, avec son lot d'exode vers les villes et de détournement de l'attention de l'Etat de ses fonctions sociales en direction des plus démunis. Freiner la consommation est devenu, dès lors, une question vitale, qui implique la souveraineté financière et économique de l'Algérie, reposant la lancinante question de l'offre industrielle locale et la nécessité de construire un avenir pour celle-ci, qui soit une exigence nationale, mais également une exigence pour ceux, parmi les opérateurs étrangers, qui considèrent que le marché algérien est tellement porteur d'un point de vue commercial, que leurs chiffres d'affaires sont mis à  mal par un freinage conséquent des importations. C'est là un constat qui transpose le discours de la sphère commerciale, vers celle, plus réaliste, de l'investissement et qui montre l'impossibilité structurelle dans laquelle se trouve, aujourd'hui, l'Algérie de laisser l'offre à  la consommation s'exprimer essentiellement via l'importation, tout en lui offrant les moyens d'augmenter exponentiellement. A expliquer un phénomène déjà clair en soi, on dira qu'il est impossible à  un pays de s'ouvrir tous azimuts, sachant que le flux est à  sens unique, favorisant les dépenses, et nullement les investissements directs que justifie pourtant un marché des plus prometteurs dans la région. La structure de l'économie algérienne reste donc très perméable aux offensives commerciales internationales dans ce contexte d'ouverture économique ; endiguer ces offensives afin de protéger les finances publiques et promouvoir l'investissement et l'offre local était l'unique recours à  envisager. Il s'agit de savoir aujourd'hui si ce recours inspirera une alternative aux opérateurs économiques étrangers, qui rendrait justice à  la place qu'occupe le consommateur algérien dans leurs chiffres d'affaires qui n'a, d'ailleurs, jamais permis de justifier qu'on investisse ailleurs pour vendre en Algérie. Le massage est aujourd'hui clair, même s'il n'est pas traduit par des mesures radicales, car l'Algérie demeure un pays qui a la volonté de s'ouvrir, mais dans le cadre d'un partenariat international constructif d'un avenir vivable pour tous.


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