Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : L'avenir entre subvention sociale et viabilité économique



Il est des questions qui fâchent dès qu'elles sont évoquées sous un angle critique, car elles ont partie liée avec des acquis populaires, et l'on ne peut y toucher sans titiller des aspects socio-économiques où les enjeux de cohésion sociale et de viabilité économique du plus grand nombre sont primordiaux et ne souffrent nul compromis. Nous pensons, dans ce cas, à  la gratuité de la santé, aux subventions qui touchent l'électricité, le gaz et l'eau et autres produits de première nécessité à  travers lesquels l'Etat accepte de prendre en charge ce qu'il est difficile pour la majorité d'assumer dans un contexte de transition économique où l'on parle de salaires alimentaires.Ce qui est certain, c'est qu'en obtempérant au principe d'adoption d'un système d'économie de marché aux dépens d'un système socialisant bâti autour du principe de l'Etat providence, l'Algérie désavouait quelque part un mode de gestion économique et sociale qui a montré ses limites, notamment en ce qui concerne la viabilité même de ce qu'il entend offrir au peuple sur le mode de la gratuité ou de la subvention. S'il y a désaveu du système socialiste, tout ce qui relève de cette gestion, qui demeure en vigueur aujourd'hui, ne serait alors que le fait d'une gestion exceptionnelle de la période de mutation économique, précédée d'ailleurs par une crise multidimensionnelle, qui justifie amplement les choix hypersocialisants du moment. Mais alors, pourquoi remettre en question ce qui, après tout, est nécessaire à  la cohésion sociale ' Comme s'il fallait absolument détruire les équilibres sociaux pour àªtre en phase avec la mondialisation et ses contraintes. La question se pose aujourd'hui, qui se préoccupe en fait de demain, en ce qui concerne le mode viabilisation de secteurs, ainsi, prodigues en subventions et en gratuités, sachant que l'Etat dont l'aisance financière repose sur une rente pétrolière fluctuante et périssable, ne peut, ad vitam aeternam, se soutenir d'un tel effort, surtout en matière de réinvestissement dans des secteurs structurants et tout aussi vitaux, qu'on a fait renoncer à  la rentabilité économique. Qui investira les dizaines de milliards de dollars pour reconstruire les centrales électriques, les réseaux d'AEP, les barrages et autres infrastructures et équipements essentiels à  la vie de la cité, lorsque le besoin s'en fera sentir dans les vingt prochaines années, en vue de répondre à  une demande qui va crescendo ' Une demande qui n'a pas la sobriété de l'ère socialiste, et qui est plutôt tirée vers le haut par les leviers du consumérisme capitaliste. Doit-elle àªtre subventionnée ' Il est clair qu'à l'avenir nous devrons aller vers une logique de canalisation de l'effort de solidarité sociale en direction des plus démunis, et de faire payer, au prix coûtant, les biens et les services que nous viabilisons et réhabilitons à  coups de milliards en pétrodollars. 


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