Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : L'Algérie, cette pépinière intellectuelle de l'Occident



La fuite des cerveaux est pour l'Algérie une réalité d'hier et d'aujourd'hui. Si, auparavant, ce phénomène était moins sensible du fait de la nature introvertie du système économique, il est ressenti aujourd'hui que l'Algérie vit des mutations structurelles profondes et qu'elle s'ouvre sur l'économie mondiale, comme un fléau à  combattre, même si les moyens pour le faire ne sont pas encore tout à  fait mobilisés, qui semblent faire l'objet d'une réflexion stratégique. Ce que l'on entend par fuite des cerveaux, c'est la longue saignée qui s'est opérée sur l'Algérie de la part de pays occidentaux qui drainent l'intelligence locale au moment où elle est mûre pour la production et la création, pour l'exploiter sans leurs nombreux programmes de recherche. Ce qui fait de l'Algérie, à  l'instar de nombreux pays en développement, une pépinière avancée des grands pays industrialisés, au service desquels elle finance, à  coups de milliards de dollars, la formation de dizaines de milliers de cadres, du primaire jusqu'aux cycles universitaires les plus avancés. Ces Algériens, partis un jour, et qu'on retrouve à  des postes importants au sein d'importantes institutions étrangères, au sein de grandes multinationales et dans des laboratoires occidentaux de recherche ne peuvent ni ne doivent àªtre considérés comme une perte incommensurable pour l'Algérie, surtout à  un moment où notre pays appelle de ses vœux des investissements étrangers directs qualitatifs, autrement dit accompagnés de transferts de technologies et de savoir-faire. Pour peu que la cogitation stratégique en cours débouche sur une approche efficace de cette question, dont par ailleurs les différents contours sont suffisamment cernés, il serait possible d'obtenir des résultats probants très rapidement. En fait, et certains spécialistes l'ont à  meintes fois réitéré, il ne s'agit pas de faire revenir définitivement ces chercheurs algériens qui ont fait leur vie là où ils sont avec leurs familles et leurs enfants, mais plutôt de trouver le moyen de les mettre à  contribution dans la dynamique économique algérienne en les intéressant à  des programmes de recherche, à  des réflexions stratégiques sur le processus de développement, à  de grands projets structurants sur lesquels leur apport est perçu comme capital. Il est, en revanche, essentiel, parallèlement à  ce qui se fait en direction des cadres algériens exilés, de travailler à  retenir ceux qui sont, par centaines, candidats au départ sous d'autres cieux où pourtant rien de particulier ne leur est offert, hormis, peut-être, les perspectives d'un cadre de vie meilleur et d'une décence sociale auxquels ils auraient certainement préféré avoir accès chez eux. 


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