La refonte de l'agriculture, comme on se plaît à l'appeler aujourd'hui, ou sa modernisation ne peut àªtre que le fait d'un processus complexe, avec des résultats d'étapes, car la situation de départ ne permet pas de procéder autrement, présentant toutefois l'avantage d'offrir l'opportunité de faire table rase d'un passé agraire qui était loin de constituer le modèle idéal pour une agriculture prospère.De l'agriculture vivrière que l'on voulait volontiers promouvoir, il y a des décennies, pour des raisons et des principes doctrinaires que l'on connaît, à celle que l'on envisage aujourd'hui, efficace, performante, voire intensive, il y a un fossé immense que l'on ne peut traverser en quelques années. Autant convoquer l'adage qui dit qu'on ne peut faire d'omelette sans casser des œufs, ni mener une «guerre» de réformes sans coup férir.Mais au-delà des résistances qui s'érigent comme autant d'obstacles face à une volonté d'aller de l'avant, il y a cette propension à vouloir que tout advienne miraculeusement, juste parce qu'on a irrigué financièrement un secteur pendant un quinquennat, et qu'on a effacé les ardoises des agriculteurs. Même avec une pluviométrie effectivement propice, cela ne suffit pas.L'exemple très éloquent de l'agriculteur qui ne croit pas au goutte-à-goutte, ni n'estime devoir s'informer sur la façon d'utiliser les engrais et les fertilisants, qui n'entrevoit pas les modes de commercialisation de ses récoltes avant terme, et qui rêve de voir tous ses enfants faire autre chose que l'agriculture, est très symptomatique d'une situation de l'agriculture, à la base, qui mérite d'être examinée par toutes sortes d'expertise.Ce qui est des agriculteurs, peut àªtre dit des filières qui n'ont pas encore une maîtrise de leur surface agraire, de façon à constituer des ensembles associatifs qui fédèrent autant la productivité que la qualité des récoltes, qui veillent à la formation de leurs agriculteurs, qui encouragent l'hérédité de la terre agricole par des enfants formés à l'université à cette fin, et qui déclasse les mauvaises récoltes de ceux, parmi les agriculteurs, qui n'ont pas sué assez pour mériter d'être prospères. Autre versant de cette réalité, le rêve d'autosuffisance, dont tout récemment un expert a dit qu'il était un mythe. Il n'est pas que cela, il est un frein à une approche réaliste de l'agriculture qui favorise l'orientation des territoires agricoles vers ce qui marche, ce qui convient à la terre et au climat semi-aride de l'Algérie, quitte à exporter ce que nous produisons et importer ce que nous ne pouvons cultiver chez nous. Enfin, moderniser l'agriculture, c'est mettre à disposition des outils, une expertise permanente et une veille de recherche et de développement qui peut, tout en servant l'agriculture, dynamiser l'une des industries les plus prometteuses en Algérie : l'agroalimentaire.
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Posté Le : 25/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. B.
Source : www.horizons.com