Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : 'Et qu'entrer en Bourse est une gageure méritoire



Le fait est une exception en Algérie. Une entreprise privée algérienne vient de lancer un appel à  l'épargne pour faire son entrée à  la Bourse des valeurs d'Alger. Voilà une nouvelle qui, si elle est essentielle pour cette entreprise, voire capitale pour ce qu'elle a impliqué comme efforts de structuration et de préparation des modes de gestion, est de la première importance pour le marché algérien des valeurs mobilières. Un marché qui peine à  prendre son essor, laissant voir une domination sans appel du marché public des obligations aux dépens de celui des actions, et laissant voir également une réalité économique en devenir, celle d'entreprises privées qui n'osent pas encore faire le pas définitif vers un mode d'être managérial qui permet d'entrer en Bourse. Et c'est en cela que l'initiative de l'entreprise privée en question est importante.En fait, l'entrée en Bourse, à  travers l'appel public à  l'épargne, autrement dit l'ouverture d'une bonne partie du capital à  un actionnariat public, est la dernière étape d'une préparation formidable de l'entreprise, dont l'obligation impérative est de se mettre à  jour sur tous les plans. Cela, en vue d'une transparence à  toute épreuve qui offre, d'abord à  la gardienne des règles et des lois, c'est-à-dire, à  la Commission de surveillance des opérations de Bourse (COSOB), les garanties d'une transparence irréprochable des comptes de l'entreprise, et ensuite, par l'effet de cette reconnaissance par l'autorité régulatrice, le gage d'une promesse de réussite et d'un potentiel économique en vue d'une adhésion du public d'épargnants interpellé.L'insuccès de la Bourse d'Alger n'est pas le fait de carences endogènes à  l'institution, ni celui de la vie économique qui connaît, et de loin, une dynamique qui ferait les beaux jours de n'importe quelle place boursière dans la région méditerranéenne. Elle est le fait d'entreprises qui refusent d'opérer la mue nécessaire dans leurs modes de gestion, d'établir la transparence panoptique dans tous les domaines où l'absence de cette transparence installe dans l'illégalité et met l'entreprise en porte-à-faux avec les exigences d'un management moderne, le seul qui rend élligible à  l'entrée en Bourse.Une entreprise qui ne déclare pas ou sous-déclare la moitié de ses effectifs, qui travaille sans facturation, qui pratique la fraude et l'évasion fiscales, qui astreint ses personnels à  des conditions de travail qui servent le gain facile et non la pérennité de l'entreprise, est une entreprise qui est prête à  toutes les formes de résistance au changement pour que la situation qui lui permet de braconner perdure. Comment dès lors espérer voir cette entreprise aller, volontairement, vers ce qui, en réalité est son avenir, mais que ses dirigeants, armés des œillères du gain facile, voient comme chute 'Cela étant dit, les entreprises qui n'ont pas encore fait la démarche de sortir du giron de la gestion familiale ne sont pas toutes dans la catégorie citée plus haut. Néanmoins, cela n'enlève rien au mérite, combien salutaire, de celle d'entre toutes les entreprises, qui a décidé d'être pionnière. Car une entreprise va à  la Bourse comme un individu irait en pèlerinage : transparent et dégagé de tout.


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