Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Des relents de souk sur fond de spéculation



Les mesures préconisées par le ministère du Commerce, au titre d'actes extrêmes de régulation du marché des produits alimentaires, prouvent, au besoin, que les règles qui régissent l'économie de marché dans notre pays ont encore un long chemin à  faire avant de trouver leur place dans les pratiques commerciales. La chaîne de distribution telle qu'elle est configurée avec ses nombreux intermédiaires, dont l'emprise avérée sur le marché les pousse souvent à  des manœuvres spéculatives, fausse complètement la relation qui existe entre l'offre et la demande, en générant des stress qui créent une impression de disette justifiant, par là même, une envolée des prix. Cela est d'autant plus vrai pour les produits maraîchers et fruitiers que certaines périodes particulièrement justificatives d'envolée des prix, sont le théâtre de manipulations encore plus insidieuses, dont on remarquera aisément la manifestation en observant la fréquence des chutes et des remontées des prix tels des mouvements fous et incontrôlés de la marée. En fait, les spéculations dont l'efficacité a été éprouvée durant le mois de Ramadhan, sur des consommateurs toujours enclins à  se laisser conditionner, semblent avoir aiguisé l'appétit des spéculateurs qui entendent, désormais, asseoir leur emprise sur le marché tout au long de l'année. Et l'on ne verra plus des tendances du marché que ses phénomène haussiers et cela est d'autant plus grave que même en cas de chute accidentelle des prix d'un produit, jamais ceux-ci ne retrouvent leur niveau initial, alors déjà éprouvant pour certaines bourses algériennes. D'aucuns mettent cette phénoménologie commerciale sur le compte d'une immaturité du marché dont les acteurs, souvent des mandataires ignares et impitoyables, visent le gain facile et irresponsable aux dépens d'un marché stabilisé qui, en étant vivable pour les consommateurs, conforterait les pouvoirs publics et profiterait à  tous ses acteurs. Ce qui serait constructif, à  terme, pour l'activité commerciale, c'est l'émergence, en Algérie, de la grande distribution, en grande diversité et en grand nombre pour àªtre structurante et dynamisante de la concurrence. Cette dernière étant ennemie des situations de monopole et des complicités étroites des mandataires et des chevillards de quartiers, aura un effet d'économie de marché comme on le connaît et le reconnaît, en créant une dynamique de compétition qui tendrait toujours vers des batailles sur les prix les plus bas, des batailles vers la meilleure qualité et autant de rivalité sur le meilleur rapport qualité/prix.


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