Algérie

Indice de Madjid Bekkouche : Ces milliers de milliards de dollars qui masquent la crise



Le regain de vitalité de l’économie mondiale, survenu au printemps de 2009, ne peut ni ne doit masquer les impacts de très long terme que ce tsunami économique a laissés au sein des pays les plus touchés, dont les plus développés et censément en mesure de soutenir le retour à la croissance. Ces pays ont vu chuter leur poids de plusieurs points dans la production industrielle et les échanges mondiaux. Pour ce qui est de l’embellie qui s’observe actuellement, elle doit de se maintenir à des efforts conjoncturels de soutien à l’économie, moyennant un grand volontarisme financier.En fait, l’économie mondiale n’est pas sortie de la crise, elle a tout simplement enterré celle-ci, de son vivant, sous des milliards de dollars de remblais, en espérant qu’elle ne remontera pas à la surface avant que la croissance économique mondiale n’ait repris aux conditions et rythme d’avant la crise.Cela dit, et qu’on ne peut faire justement l’économie de le dire sans risque d’occulter une vérité essentielle, l’effort de déploiement financier pour soutenir la croissance, sur le cours terme, n’est rien si on compare la manne mobilisée au gouffre financier qui a été créé par la gabegie du système de Bretton Woods. Ce qui donne à penser, et les spécialistes sont très pessimistes à ce sujet, que le sursis qui correspond à cette période de regain de croissance, promet d’être de courte durée, les plus optimistes prolongeant ce moment de grâce jusqu’à la fin de l’année 2010.C’est que le système financier tel qu’il est conçu et tel qu’il a créé les conditions de la crise et la crise elle-même, situe la barre trop haut pour conforter l’idée d’une fin réelle de crise. Il faudrait pour cela que le rythme de croissance et les échanges mondiaux, qui restent inférieurs à ce qu’ils étaient, remontent aux niveaux d’avant-crise. Ce qui est structurellement impossible, puisqu’il s’agit de restituer les conditions qui ont favorisé l’expansion économique et financière d’avant la crise. Autrement dit, revenir aux mêmes pratiques spéculatives, de prise de risques boursiers et de dopage de l’économie réelle par des appels financiers à la consommation qui ne reflètent nullement le niveau de vie global. Moyennant ce raisonnement qui subordonne un retour réel à une croissance non soutenue à une adoption des mêmes pratiques dans le sein du même système, il est aisé de rebondir sur les intentions des grands décideurs de l’économie mondiale, dont la prospérité et la suprématie économiques reposent sur un système qui s’est écroulé, mais qui doit, pour qu’ils puissent sauver leur mode de vie, être réhabilité avec ses qualités et ses tares.


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