Incursions israéliennes sur fond de poursuite des dissensions Fatah-Hamas

Onze Palestiniens tués à Ghaza L?armée israélienne s?est retirée dans la nuit de jeudi à vendredi d?un secteur du centre de la bande de Ghaza, contrôlée par le Hamas, où elle avait mené une incursion et assassiné onze Palestiniens, selon des sources concordantes palestiniennes et israéliennes. Un porte-parole militaire israélien a indiqué à l?AFP que « l?opération s?était achevée » et que les forces engagées avaient regagné le territoire israélien. Outre les 11 combattants tués, dont 6 membres du bras armé du Hamas, l?opération a fait 25 blessés parmi les Palestiniens. 5 d?entre eux sont dans un état très grave. Parmi eux figure un cameraman de la télévision Al Aqsa du Hamas. Imad Ghanem, 23 ans, a d?abord été touché par des éclats d?obus avant d?être atteint aux jambes par plusieurs balles tirées par des soldats israéliens alors qu?il gisait à terre. Evacué à l?hôpital, les médecins ont dû lui amputer les deux jambes. Selon des témoins palestiniens, 6 maisons ont été endommagées par des tirs israéliens et une ancienne position des services de sécurité palestiniens a été totalement détruite. Des bulldozers de l?armée ont rasé au moins 2 ha de terres agricoles. Dans le même temps, une autre unité comptant une vingtaine de blindés a été déployée dans le secteur de Beit Hanoun (nord de la bande de Ghaza), d?où sont tirées souvent des roquettes vers le sud d?Israël. 5 ha de terres agricoles ont été rasés, ont affirmé des témoins. Depuis samedi, les opérations de l?armée israélienne ont fait 18 morts dans la bande de Ghaza. Ces morts portent à 5784 le nombre de tués dans les violences israélo-palestiniennes depuis 2000, en grande majorité des Palestiniens, selon un bilan établi par l?AFP. Samedi, 7 Palestiniens, dont un important chef de la branche armée de l?autre groupe radical palestinien, le Jihad islamique, et ses deux lieutenants, avaient été tués dans des raids aériens. Il s?agissait des premières opérations israéliennes de cette ampleur dans la bande de Ghaza depuis sa prise de contrôle, le 15 juin par le Hamas, considéré comme une « organisation terroriste » par Israël. Par ailleurs, le président de l?Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exclu mercredi toute reprise de dialogue avec le mouvement Hamas, « à moins que ses dirigeants ne changent la situation sur le terrain », à l?issue d?une rencontre à Ramallah avec le ministre danois des Affaires étrangères, Per Stig Moeller. « Lorsque les dirigeants du Hamas auront admis leur responsabilité dans ce putsch et changeront la situation sur le terrain, alors nous réfléchirons (à un possible dialogue), mais pour le moment, il n?y aura pas de dialogue avec eux », a déclaré M. Abbas lors d?une conférence de presse avec le ministre danois à Ramallah, en Cisjordanie. R. I.