Algérie

Incursion dans la campagne électorale



Incursion dans la campagne électorale
Les familles des disparus entrent en campagne' à leur manière.
En lutte pour la vérité et la justice depuis plusieurs années, le Collectif des familles victimes de disparition forcée durant les années 1990 marque sa présence à l'occasion du lancement officiel de la campagne électorale pour les législatives du 10 mai prochain. Il a organisé, hier matin, un rassemblement devant la Grande-Poste, à Alger, pour rappeler aux candidats à la députation et à leurs partis respectifs que «le dossier des disparus n'est pas clos». «Nous marquons la campagne électorale à notre façon. Nous avons choisi de tenir ce rassemblement aujourd'hui pour rappeler notre cause et demander aux partis politiques d'intégrer le dossier des disparus dans leurs programmes électoraux», a déclaré Hassan Ferhati, porte-parole de SOS Disparus. Selon lui, «la charte pour la paix et la réconciliation nationale n'a rien réglé». «Rien ne se fera sans la vérité et la justice», a-t-il lancé. Et ce slogan a été répété en ch'ur par les vingtaines de mères et parents des personnes disparues ayant répondu à l'appel du collectif.
«Mon frère a été enlevé en mars 1996 à 12h. Depuis cette date, nous n'avons aucune nouvelle de lui. Nous avons refusé l'indemnité proposée et nous demandons la vérité et la justice», clame Khelaifia Amara. Même revendication pour Mme Charguit, dont le fils Hakim, qui était employé de l'entreprise publique Sonacome, a été enlevé en 1993. «Ils l'ont pris de la maison. Depuis, je ne l'ai plus revu», dit-elle. «La problématique de l'établissement de la vérité sur les disparitions forcées et la justice doit trouver toute sa place dans la campagne que vont mener les candidats aux élections législatives. Cette question, centrale pour quiconque prétend 'uvrer pour un renouveau démocratique, doit être portée haut par les candidats et les futurs députés», note le Collectif dans un communiqué rendu public à cette occasion. Rappelant le nombre de victimes de disparition forcée (8000 selon le communiqué), le Collectif appelle les futurs députés à défendre le droit des familles à la vérité et à la justice à l'intérieur de l'Assemblée.




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