Algérie

Incorrigible, l'Europe toujours au premier rang des impactés



Les prix de l'énergie s'envolent en Europe. Le gaz naturel a dépassé les 55 euros le mégawatheure (MWh) tandis qu'un baril de pétrole franchit à nouveau la barre des 90 dollars, faisant craindre une explosion des prix du carburant à la pompe et une pénurie de diesel en Europe. L'hiver s'annonce sous tension. L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a mis en garde à nouveau l'Europe contre une pénurie de diesel et l'aggravation de la crise énergétique. La hausse des prix du pétrole et du gaz naturel montre que le marché énergétique demeure tendu et fragile. Les incertitudes autour de l'offre et la demande de gaz au niveau mondial restent élevées en raison de la crise géopolitique en Europe de l'Est et au Proche-Orient, ce qui devrait maintenir une pression inflationniste sur les prix de l'énergie en Europe. Les craintes que les conflits géopolitiques dans ces deux régions stratégiques s'accentuent, poussent les prix du pétrole (deux références) et du gaz à la hausse. Pour l'analyste Tamas Varga, chez PVM Energy, repris par le site spécialisé, leprixdubaril.com, « le contexte inflammable au Moyen-Orient pourrait facilement conduire à des pénuries d'approvisionnement considérables ». Le même scénario redouté par les analystes d'Energi Danmark, cités par la même source, estiment qu'« outre l'incertitude géopolitique liée à l'éclatement de la guerre au Moyen-Orient, (les dommages sur un) gazoduc en mer du Nord font craindre que des événements similaires ne se produisent sur d'autres gazoducs, plus critiques, en Europe ».Ces facteurs ont poussé les prix du gaz naturel à la hausse, frôlant au cours de la semaine dernière, le seuil des 57 euros le MWh, avant de stabiliser à près de 54 euros le MWh. L'Europe évoque depuis quelques mois une baisse de sa consommation de gaz grâce à ses efforts déployés en faveur de l'accélération de sa transition énergétique, mais en réalité l'économie des pays européens a besoin des énergies fossiles pour survivre. Lors de sa dernière réunion à Malabo, en Guinée Equatoriale, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) a mis en garde contre l'impact négatif sur le développement social et économique mondial en raison de la baisse des investissements dans le secteur. Il n'existe pas d'autres alternatives actuellement au gaz et au pétrole.
L'aggravation de la crise énergétique en Europe pourrait provoquer des pressions sociales, politiques et économiques « intenables ». L'économie mondiale risque de se retrouver en récession à nouveau. Les pays africains en crise paieraient cher le prix des crises géopolitiques, énergétiques, climatiques et alimentaires. La perturbation d'approvisionnement du marché européen en énergie risque d'avoir un impact considérable sur l'activité de certaines filières stratégiques et provoquer à nouveau l'aversion des investisseurs au risque. Les tensions géopolitiques en Moyen-Orient relancent le compte à rebours d'un nouveau choc énergétique.


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