Algérie

Incontournable FFS!



Plus vieux parti de l'opposition, le FFS qui organise, aujourd'hui, son 6e congrès est né dans des circonstances particulières. Il aura été le premier bourgeon de la démocratisation de la vie publique, très vite éteint par des circonstances historiques connues de tous. Son interdiction par les autorités de l'époque ne l'a pas jeté dans les bras d'un quelconque ennemi extérieur et Dieu sait qu'à l'époque, ils existaient déjà. Mais l'attitude de tous les militants du FFS, ainsi que de son chef historique, feu Hocine Ait Ahmed, étaient exemplaires. Une leçon donnée à tous les mouvements révolutionnaires post-indépendance. La sage décision de ne pas entrer en confrontation avec le pouvoir et écouter la voix du peuple qui aspirait à la paix, a fondé l'action du vieux parti d'opposition.Durant toutes les années de la clandestinité, le FFS a cultivé auprès de ses militants et de ses sympathisants le patriotisme, le vrai, celui qui met l'intérêt de la nation au-dessus de toute autre considération. À chaque grand rendez-vous de l'Algérie avec son Histoire contemporaine, le FFS a toujours trouvé la posture qui sied à une formation politique qui élève l'amour de la patrie à un niveau tel qu'aucun politique ne saurait convaincre un responsable du vieux parti de «lâcher prise», de se retourner contre la patrie. Les événements d'octobre 1988 qui l'ont révélé aux nouvelles générations qui composent aujourd'hui son ossature, la guerre contre le terrorisme et son opposition au pouvoir de l'époque, le printemps noir qui l'a vu s'opposer au Mouvement citoyen, le Hirak où il a pris part aux débats citoyens et contribué avec des propositions concrètes et les élections locales, législatives et présidentielle qui ont ponctué toutes ces séquences historiques, auront permis au FFS de se forger une conviction qu'il n'a de cesse de poser comme condition sine qua non à l'émergence d'une démocratie véritable dans le pays.
Pour le FFS, il existe un préalable à la démocratie. Il estime que le consensus au sein de la classe politique est essentiel pour aspirer à une démocratie représentative digne de ce nom. À chaque rendez-vous politique, quelle que soit l'équipe qui le dirige, le FFS remet sa proposition de consensus sur la table et tente de convaincre l'ensemble des partis de la nécessité de trouver un terrain d'entente. Qu'il boycotte des échéances électorales ou qu'il y participe, le vieux parti d'opposition s'est toujours tenu à sa ligne directrice, sans verser dans l'extrémisme. Elevant le dialogue au rang de nécessité absolue pour résoudre les crises politiques, le FFS n'a refusé aucune invitation. Et celle que lui a adressée le président Tebboune a été honorée au même titre que toutes les autres. Le dialogue et la concertation sont la marque de fabrique du parti de feu Ait Ahmed. Il n'a pas toujours réussi dans cette voie, mais tout le monde lui reconnaît sa fidélité à l'éthique politique, celle qui place la patrie au -dessus de toute autre considération. Jusqu'à l'entêtement, la direction actuelle du FFS ne veut pas «lâcher prise», car convaincue qu'un véritable consensus national, réconciliera l'Algérie avec elle-même et lui ouvrira les portes de la prospérité.
Cette posture, visiblement improductive à court terme, puisque le vieux parti d'opposition n'engrange pas les voix, mais renforce la conviction de ses militants. Et c'est là l'essentiel. En fait, si le FFS ne s'est jamais senti concerné par les élections présidentielles précédentes, c'est parce que sa principale préoccupation ne se résume pas à des alliances conjoncturelles pour le pouvoir, estimant que seul un consensus national, toujours d'actualité dans le discours du parti, est à même de servir durablement le pays.
Il faut dire que ce jour de son 6e congrès, la main tendue du FFS ne trouve pas preneur. Mais cela ne l'empêche pas de toujours affirmer que le mal de l'Algérie ne réside pas dans le gouvernement ou le Président. Une volonté d'élargir le débat, de sortir du cercle vicieux de la politique politicienne, au risque de s'attirer les foudres de l'opposition et du pouvoir.


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